Gestes interdits, baisse du temps d'écran, activité physique légère... Les nouvelles recommandations d'une étude britannique sur les commotions cérébrales
Une étude, publiée par le British Journal of Sports Medicine mercredi 14 juin, préconise de nouvelles mesures en matière de prévention et de gestion des commotions cérébrales pour les sportifs. Fruit d'un travail de cinq ans et basée sur les résultats de la Conférence internationale sur les commotions cérébrales dans le sport, qui s'est tenue en octobre 2022, elle a été réalisée par une centaine de chercheurs et experts et elle énumère de nouvelles stratégies.
En matière de prévention, elle préconise notamment de "modifier les règles afin de minimiser les collisions" dans certains sports, comme en hockey sur glace, en "interdisant la mise en échec" - un geste défensif qui consiste à bousculer l'adversaire pour le gêner et s'emparer du palet. Elle recommande par ailleurs l'utilisation du protège-dents pour tous âges confondus et de procéder lors des entraînements et les échauffements à "des exercices d'aérobie, d'équilibre, de force, d'agilité", ciblant notamment le cou.
Pour ce qui est de la gestion de ces commotions, "le repos strict n'est pas recommandé". "Il existe désormais des preuves plus solides que l'activité physique d'intensité légère, comme les activités courantes de la vie quotidienne, et des exercices d'aérobie, comme la marche et le vélo d'appartement, peuvent aider à la récupération, tout comme le fait de limiter le temps passé devant un écran au cours des 48 premières heures."
Risque accru de maladie neurologique chez les pros
Sur les effets à long terme des commotions, le British Journal of Sports Medicine affirme "qu'aucune étude n'a révélé un risque accru de maladie neurologique chez les anciens sportifs amateurs". "En revanche, certaines études portant sur d'anciens athlètes professionnels ont fait état d'un lien entre la pratique du football américain et du football et l'apparition de maladies neurologiques à un stade ultérieur de la vie". La Ligue de football américain (NFL) a d'ailleurs annoncé, début avril, l'utilisation d'un nouveau casque spécialement conçu pour protéger les quarterbacks des commotions.
S'il ne se pronconce par sur le débat concernant l'interdiction du jeu de tête dans le football notamment chez les enfants, le panel de chercheurs reconnaît qu'il existe "peu de données sur la prise en charge des commotions liées au sport chez les enfants de 5 à 12 ans et chez les para-sportifs, dont on sait qu'ils présentent un risque accru de commotion". L'étude préconise ainsi la mise en place, dans le monde sportif, d'un groupe de travail interdisciplinaire.
La prise en charge des commotions et leurs conséquences sur la santé des sportifs sont devenues un sujet majeur ces dernières années, entraînant la mise en place de protocoles commotion dans certains sports. De nombreux joueurs de rugby - et d'autres disciplines - ont révélé souffrir de troubles neurologiques (lésion cérébrale permanente, démence précoce, épilepsie post-traumatique, maladie de Parkinson, dépression...) causés par la répétition des chocs durant leur carrière.
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