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Gianni Infantino élu président de la Fifa !

Annoncé comme favori, Gianni Infantino, ancien N.2 de l'UEFA, a remporté l'élection à la présidence de la Fifa lors du congrès exceptionnel vendredi à Zurich. Alors qu'il fallait 104 voix pour être élu au 2e tour, Infantino a obtenu 115 voix, contre 88 au Cheikh Salman et 4 seulement pour le Prince Ali. Cet italo-suisse, polyglote, s'est lancé dans la course après les déboires de Michel Platini, son ancien patron à l'UEFA et passe du statut de bras droit à celui d'homme le plus puissant de la planète football. "Nous allons remettre le football dans la FIFA, et la FIFA dans le football", a-t-il lancé lors de sa première conférence de presse, dans la soirée.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Gianni Infantino, nouveau visage du football mondial (FABRICE COFFRINI / AFP)

Il était "Monsieur tirage au sort", il est désormais le visage du football mondial. Gianni Infantino, 45 ans, a été élu président de la Fédération international de football (Fifa). Bras droit de Michel Platini à l’UEFA (il en était le secrétaire général) depuis 2009, cet italo-suisse prend une stature internationale alors qu’il n’était pas le premier choix dans on camp. Infantino a profité des ennuis de son patron, Michel Platini, suspendu six de toutes activités liées au football. "Je ne recherche pas le pouvoir, a-t-il assuré au quotidien suisse Le Matin Dimanche il y a quelques jours. Il y a quelques mois, je ne pensais même pas me lancer dans cette aventure. Mais le football traverse une période difficile. Il faut donc que certains prennent leurs responsabilités". Chose faite, désormais place aux actes alors que la Fifa traverse la plus grande crise de son histoire.

Lors de sa première conférence de presse en tant que président de la FIFA, il a tenu à affirmer sa confiance au personnel de la FIFA. "Nous allons remettre le football dans la FIFA, et la FIFA dans le football", a-t-il lancé en début de soirée. "Je ressens beaucoup d'émotions et je ne réalise sans doute pas encore ce qui m'arrive." Sa vision du futur: "Je veux que la FIFA soit vue comme l'organisation qui permet à tous les pays de développer le football, et aux enfants de retrouver le sourire." Et s'il a "une idée" sur le nom du prochain secrétaire général, il ne l'a pas dévoilé mais a assuré que, comme il l'avait promis dans son programme, le secrétaire général ne serait pas européen. Interrogé sur Michel Platini, il a affirmé qu'il "avait une très forte pensée pour lui en ce moment présent".

Un technocrate devenu politique 

Entré à l'UEFA en 2000, chargé des questions juridiques et commerciale, ce supporter de l'Inter Milan a ensuite été nommé directeur de la division Services juridiques en janvier 2004. Selon son CV communiqué par l'UEFA, il a pendant cette période "entretenu des contacts étroits avec l'Union européenne, le Conseil de l'Europe et les autorités gouvernementales". Il a ensuite été nommé secrétaire général adjoint puis secrétaire général en 2009, fonction où il a contribué à la mise en place du fair-play financier et a su gagner la confiance des grands clubs européens. C'est lui qui représentait l'UEFA à la commission des réformes de la Fifa à partir de juillet. Cette instance avait été créée afin de tenter de restaurer la crédibilité de la Fifa, ébranlée depuis mai dernier par un scandale de corruption planétaire. Ce sera sa principale tâche.

L'homme de l'ombre en pleine lumière

Longtemps confiné dans l'ombre de Michel Platini à l'UEFA, Gianni Infantino a su tirer profit de la chute de son patron pour attirer la lumière et succéder à Joseph Blatter comme président de la Fifa. Platini était suspendu depuis quinze jours, à cause du douteux paiement de 1,8 million d'euros reçu de la part de Blatter, quand ce technocrate au profil lisse s'est lancé dans la course, le 26 octobre, soutenu par le comité exécutif de l'UEFA dont il est le secrétaire général. Et voilà donc ce juriste italo-suisse de 45 ans, vainqueur d'une course hautement politique. 

Élu au deuxième tour avec 115 voix sur 207, ce juriste était, de fait, le candidat européen par défaut. Platini, dans l'impossibilité d'épuiser à temps tous les recours contre sa suspension, réduite de huit à six ans en appel mercredi, avait dû finalement jeter l'éponge. En privé, le camp Platini s'était dit troublé par l'annonce impromptue de candidature du N.2, même si celui-ci a toujours pris soin de ménager son patron en répétant de manière presque mécanique qu'avec l'UEFA il assurait son "soutien à Michel Platini dans son droit à avoir un procès équitable...Le triple Ballon d'Or n'a pourtant jamais ouvertement adoubé son bras droit. "Gianni, on a travaillé neuf ans ensemble, a dit l'ancien capitaine de l'équipe de France dans L'Equipe de vendredi. C'est un bosseur. J'ai confiance en lui. Il est ambitieux, mais on ne peut pas se présenter à la présidence de le Fifa sans être ambitieux".

"Bosseur" et "ambitieux": Infantino l'est effectivement. Il a activement fait campagne ces dernières semaines en sillonnant l'Afrique et en récoltant les soutiens de l'Amérique latine, issus de la Conmebol (Confédération sud-américaine) et de l'Amérique centrale.Très à l'aise en public et devant les médias, il jongle aisément entre l'anglais, le français, l'allemand, l'espagnol et l'italien, comme dans son dernier discours avant le vote. Cela peut s'avérer fort utile pour diriger une instance composée de 209 fédérations. Et contrairement à Blatter, qui avait souvent dérapé, Infantino maîtrise aussi la langue de bois. Ce fin connaisseur des ficelles du foot a vite assimilé celles de la politique.... Il lui reste maintenant à prouver. 

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