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Golf : l'US Open, une anomalie en plein cœur du conflit entre les circuits PGA et LIV

Alors que le nouveau circuit international financé par un fonds saoudien est venu semer la discorde, l'US Open, qui se tient de jeudi à dimanche, autorise les récents bannis de la PGA à participer.

Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP - Louis Delvinquière
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Phil Mickelson (à gauche) sert la main de Jon Rahm, lors d'un entraînement à l'US Open, le 15 juin 2022. (JARED C. TILTON / AFP)

Comme une respiration dans un univers de la petite balle blanche en plein chambardement. Voilà à quoi pourrait s'apparenter l'US Open de golf version 2022, organisé du jeudi 16 au dimanche 19 juin. Sur le parcours de Brookline, non loin de Boston (Massachusetts), 49 des 50 meilleurs joueurs mondiaux seront alignés. Mais ce qui détonne par-delà les frontières du microcosme golfique reste de voir les récents "fuyards" du circuit historique faire partie des participants.

Ainsi, Dustin Johnson, Phil Mickelson, Sergio Garcia ou encore Bryson Dechambeau (vainqueur en 2020), tous nouveaux membres de la nouvelle Super Ligue (LIV) financée par des fonds saoudiens, seront là. Leur bannissement de la PGA et celui de 13 de leurs comparses présents pour la première compétition de la LIV, une semaine plus tôt à Londres, ne prend pas effet pour le Majeur américain, ni peut-être pour les autres tournois de ce niveau.

Une perte sportive pour le circuit PGA

La nouvelle que des golfeurs fuyaient le circuit mythique nord-américain, créé en 1968, a résonné comme un coup de driver envoyé à plus de 250 mètres. Elle en a fait réagir plus d'un. Rory McIlroy, 3e mondial, a profité de sa victoire au récent Open du Canada pour dénoncer, subtilement, le LIV. "J'ai l'impression qu'il est de plus en plus difficile de gagner sur le circuit PGA. (...) La profondeur de talent sur ce circuit est vraiment impressionnante", a déclaré dimanche le Nord-Irlandais selon l'Associated Press (en anglais).

"Je déteste voir ce circuit menacé aujourd’hui et des joueurs le quitter pour des raisons financières."

Rory McIlroy, golfeur "pro-PGA"

à Planète Golf après sa victoire à l'Open du Canada

L'Espagnol Jon Rahm, tenant du titre à l'US Open, rappelle pour sa part ce qui fait de lui un golfeur épanoui "Avec tout ce que j'ai gagné, je pourrais prendre ma retraite et mener une vie très heureuse, je joue parce que j'aime mon sport et je veux affronter les meilleurs joueurs de la planète", a-t-il expliqué à l'AFP.

Justin Thomas, vainqueur le mois dernier du championnat PGA et cinquième joueur mondial, va dans le même sens. "C'est une fracture, ça me rend triste, a-t-il regretté. J'ai très mal dormi la semaine dernière en pensant à tout ce qui pourrait se passer, surtout s'il y en a d'autres qui partent. Je veux continuer à jouer contre les meilleurs du monde."

"Choisir la voie que je souhaite"

Cet US Open devrait être désormais l'une des rares occasions de continuer de voir l'une de ces batailles qui ont forgé le mythe PGA. Phil Mickelson, sextuple vainqueur de Majeur, a été l'un des premiers à rejoindre la ligue saoudienne. Le Californien de 52 ans estime avoir "travaillé dur pour mériter une adhésion à vie au PGA Tour, tout au long de [ses] plus de 30 ans de carrière professionnelle". "Donc je crois que je devrais pouvoir choisir la voie que je souhaite, l'une ou l'autre ou les deux", tranche-t-il. 

Phil Mickelson s'entraîne sur le parcours de Brookline, près de Boston (Massachusetts), avant l'US Open, le 14 juin 2022. (WARREN LITTLE / AFP)

La fracture paraît nette. D'un côté, des joueurs jeunes veulent exister dans le classement mondial PGA. De l'autre, des joueurs confirmés entendent gagner plus du côté de la LIV Golf. Les primes sont mirobolantes et Dustin Johnson n'a pas démenti avoir reçu 150 millions de dollars, ne serait-ce que pour rejoindre le nouveau circuit. Sur le premier tournoi du nouveau circuit, à Londres, le vainqueur sud-africain Charl Schwartzel, 126e mondial, est reparti avec un chèque de quatre millions de dollars (3,82 millions d'euros). Sur cet US Open, 122e du nom, on peut presque diviser par deux ce que touchera le vainqueur (2,25 millions de dollars).

Tiger Woods absent, le trio Scheffler-McIlroy-Thomas à surveiller

Scottie Scheffler vise ce titre. L'actuel patron du golf mondial, victorieux du Masters d'Augusta en avril, entend bien continuer sur sa lancée. L'ancien numéro un mondial aux 15 tournois majeurs, Tiger Woods, sera, lui, absent, alors qu'il se remet d'une blessure à la jambe.

Rory McIlroy a retrouvé son putt d'antan, et arrive avec le plein de confiance. Justin Thomas devrait, comme souvent, figurer parmi les meilleurs scores, au même titre que Cameron Smith, Collin Morikawa ou encore Jordan Spieth qui auront soif de birdies et autres eagles. Côté Français, un seul représentant sera en lice avec Victor Perez, 90e joueur mondial et victorieux le mois dernier du Dutch Open. Ainsi, pendant quatre jours, au moins, le vacarme devrait s'estomper sous le bruit des swings des meilleurs joueurs mondiaux.

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