Le jour de gloire de Jason Day
Son dernier putt, celui de la consécration, il l'a rentré avec des larmes aux yeux. Impossible pour lui de ne pas penser, a-t-il reconnu en conférence de presse, "à tout le chemin parcouru depuis (ses) 12 ans". C'est à cet âge qu'il a perdu son père, emporté par un cancer, et que sa mère, une Philippine émigrée en Australie dans les années 1980, a mis en vente la maison familiale pour financer la passion de son fils pour le golf. Elle a pu l'envoyer dans une académie de golf où il a croisé la route de Colin Swatton, un entraîneur qui est devenu son caddie et un père de substitution. "Pour nous deux, c'est un grand jour, on était passés si près plusieurs fois. Je suis fier de lui comme un père peut l'être de son fils", a admis Swatton, très ému. "Je ne serai pas là si mon père n'était pas mort: une porte s'est fermée ce jour-là, une autre s'est ouverte grâce aux sacrifices faits par ma mère", a insisté de son côté Day.
Zen malgré l'orage
Avant de décrocher ce titre, sous le regard de sa femme Ellie, enceinte de leur deuxième enfant, il avait accumulé les places d'honneur en Grand Chelem. Le mois dernier, il échouait à la 4e place du British Open sur le parcours légendaire de St Andrews (Ecosse). En 2011, il avait dû digérer de cruelles 2e places au Masters et à l'US Open. Rebelote pour l'US Open en 2013. Cette fois, l'Australien, 27 ans, n'a pas laissé passer sa chance et a décroché avec style le cinquième titre de sa carrière, de loin le plus important. Troisième après le 1er tour jeudi, il est toujours resté zen, même quand il a dû terminer samedi au petit matin son 2e tour interrompu la veille par un violent orage. Il est passé en tête à la faveur du 3e tour et n'a pas craqué malgré la présence sur ses tâlons du phénomène Jordan Spieth. "Parfois, il n'y a rien à faire, Jason a joué à un niveau auquel je ne l'avais jamais vu jouer", a admis l'Américain, vainqueur du Masters et de l'US Open en 2015. Day a conclu sa semaine de l'USPGA avec un total de 268, soit un score de -20, nouveau record dans l'histoire des tournois majeurs.
Spieth N.1 mondial
Le précédent record, -19 lors du British Open 2000, était détenu par l'Américain Tiger Woods, l'un des meilleurs amis de Day sur le circuit. "Ce dernier tour a sans doute été le plus difficile de ma carrière, même si je frappais bien la balle. Je savais que cela allait être difficile, mais ce fut encore plus difficile qu'attendu", a admis Day. "Mais mes déceptions passées m'ont beaucoup apporté", a-t-il souri. Day a résisté à Spieth qui a terminé à la 2e place, à trois coups (271). Le Texan, âgé de 22 ans, n'a pas rejoint dans la légende Ben Hogan et Woods, les deux seuls à avoir remporté trois tournois du Grand Chelem durant la même année. Mais i peut se consoler avec la place de N.1 mondial. Lundi, il détrônera le Nord-Irlandais Rory McIlroy qui a terminé 17e sur le parcours de Whisling Straits. "Quand j'ai vu que je ne pouvais pas revenir sur Jason (Day), je me suis dit que finir la saison en étant N.1 mondial était formidable. Cette année 2015 a été extraordinaire pour moi", a-t-il admis.
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