Les Etats-Unis en quête de rachat
L'Europe, forte de trois récents vainqueurs d'un tournoi majeur, dont le jeune prodige irlandais Rory McIlroy, ainsi que l'Afrique du Sud, qui détient le trophée grâce à Louis Oosthuizen, sont les grandes favorites du British Open qui débute jeudi sur le parcours côtier du Royal St George's, dans le Kent. En l'absence de Thomas Levet, forfait après s'être fracturé le péroné droit en sautant dans un lac pour fêter sa première victoire à l'Open de France, Grégory Havret, surprenant deuxième de l'US Open 2010, sera le représentant français le plus expérimenté, tandis que Grégory Bourdy, deuxième à l'Open du Pays de Galles, rêve de rejoindre ses deux illustres compatriotes dans les Majeurs. Le Lyonnais de 29 ans apprécie plus particulièrement l'ambiance du British, "le rêve de tout joueur européen", avec un public connaisseur et qui encourage tout le monde. Il estime le jeu "très ouvert" sur les links et il connaît bien le Royal St George's où il avait joué du temps où il était encore amateur.
Si les Français ont des ambitions limitées, les Etats-Unis qui n'ont gagné aucun des cinq derniers tournois du Grand Chelem, compteront sur ses vieux briscards Phil Mickelson (41 ans), Steve Stricker (44 ans) et Matt Kuchar (33 ans) pour tenter de mettre fin à cette disette inhabituelle, démarrée bien avant les problèmes conjugaux suivis de blessures et de méforme de sa figure de proue, Tiger Woods.
L'ancien N.1 mondial, aujourd'hui seulement 19e, va d'ailleurs manquer son deuxième Majeur d'affilée après l'US Open, pour la première fois de sa carrière. Et l'éclipse de l'homme aux 14 victoires en Grand Chelem a coïncidé avec l'émergence de joueurs plus ou moins jeunes, mais pas encore très connus, et qui se sont imposés un peu à la Tiger Woods ! Ainsi, Oosthuizen, alors seulement 54e joueur mondial, a remporté le 139e British avec 7 coups d'avance sur l'Anglais Lee Westwood, McIlroy s'imposant au dernier US Open avec 8 coups sur son dauphin, l'Australien Jason Day, pour devenir le plus jeune vainqueur de l'épreuve depuis 1923 !
L'Europe a pris le pouvoir
Pour Westwood, l'absence de victoires US depuis le Masters 2010 n'est pas le signe d'un déclin de l'empire américain : "C'est cyclique. Il y a quelques temps, on ne voyait pas beaucoup d'Européens ou des joueurs du reste du monde gagner des majeurs. C'était alors l'apanage des Américains. Et quand un ou deux joueurs issus d'une région donnée se mettent à gagner, ça inspire les autres ! ". Et l'Anglais de citer l'Irlandais Graeme McDowell (US Open 2010), Oosthuizen, l'Allemand Martin Kaymer (Championnat PGA 2010), le Sud-Africain Charl Schwartzel (Masters 2011) et bien sûr McIlroy, sans doute le plus talentueux de tous. Le classement mondial est d'ailleurs occupé aux quatre premières places par des Européens (Donald, Westwood, McIlroy et Kaymer)
Avant de survoler l'US Open, le jeune Nord-Irlandais était déjà entré dans l'histoire du Grand Chelem en réussissant une carte record de 63 d'entrée au British 2010 avant d'exploser "en vol" 24 heures plus tard (80) en raison du vent et d'une météo changeante. "Je préfère les parcours bordés d'arbres comme à Augusta, Quail Hollow ou Akron qui conviennent mieux à mon style de jeu aérien". Si l'Irlandais ne se compte pas parmi les favoris, il est persuadé que son succès à l'US Open peut amener d'autres jeunes à briller en Grand Chelem : "Ryo (le Japonais Ishikawa 19 ans) est le meilleur jeune au monde. Il a déjà remporté tant de tournois au Japon. Jason Day a terminé deuxième à ses deux premiers majors de l'année (Masters et US Open). Et il n'a que 23 ans !". Après cinq vainqueurs inattendus aux cinq derniers tournois du Grand Chelem, la 140e British va-t-il sourire, enfin, à un favori comme Luke Donald, l'Anglais N.1 mondial toujours à la recherche d'un Majeur, Lee Westwood, ou couronnera-t-il un homme d'expérience comme Mickelson ou le Sud-Africain Ernie Els, vainqueur en 2002. Réponse dimanche.
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