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Ryder Cup : aucun Français présent, le golf tricolore est-il au fond du trou ?

Alors que la 43e édition de la Ryder Cup a débuté vendredi sans aucun représentant tricolore, l'état du golf français interroge même si l'optimisme demeure. 

Article rédigé par Louise Gerber, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Victor Perez a brillé lors des Players en mars 2021, mais ses performances ne lui ont pas permis d'être sélectionné pour la Ryder Cup. (Getty Images via AFP)

Annulée en 2020 à cause de la pandémie, la Ryder Cup fait son grand retour, sur le sol américain. La 43e édition de cette compétition de golf, opposant Américains à Européens, a débuté vendredi 24 septembre sur le parcours de Whistling Straits, dans le Wisconsin. Comme en 2018, aucun Français n'a réussi à se qualifier pour faire partie des douze joueurs du Vieux Continent. Pourtant, le golf tricolore se porte bien et pourrait briller dans les prochaines années.

Victor Perez, chef de file national

Depuis la première édition de la Ryder Cup, en 1927, seuls trois Français ont intégré l'équipe européenne (Jean Van de Velde en 1999, Thomas Levet en 2004 et Victor Dubuisson en 2014). L'émergence et la solidité de Victor Perez, meilleur Français de ces deux dernières années, faisaient de lui un candidat solide pour rejoindre les rangs de la Team Europe. 

Longtemps classé dans le top 30 mondial, ses performances lui permettaient de faire partie des qualifiés automatiques jusqu'en juillet, mais "a manqué la sélection à rien du tout", explique Sébastien Audoux, rédacteur en chef à Canal+ : "Perez a super bien joué en début de saison mais il a connu un passage à vide en début d'année qui lui a été fatal et qui ne lui était pas arrivé depuis deux ans. Au vu de son jeu et notamment ce qu'il a montré aux Players [tournoi considéré comme le cinquième Majeur], sa non-sélection est un manque de réussite", pour le journaliste golf. 

Les places sont chères pour atteindre la sélection. "La Ryder Cup, c'est l'élite de l'élite, c'est extrêmement compétitif, d'autant que le golf européen est actuellement très relevé. Il y a énormément de pays qui ont de gros potentiels", souligne Sébastien Audoux, qui évoque notamment l'Angleterre, l'Espagne et la Suède.

Un vivier de jeunes Français 

Et si l'absence de Tricolores à la Ryder Cup ne remettait pas en cause la qualité du golf français ? "Beaucoup de Français ont bien joué lors de la période de reprise post-Covid, enchaînant pas mal de victoires. On a également quelques jeunes qui ont des bons résultats en amateur", estime le journaliste de Canal + qui ajoute que "le golf en France est dans une très bonne dynamique".

Pour Benoît Ducoulombier, ancien entraîneur de Victor Dubuisson (dernier Français a avoir participé à la Ryder Cup), le golf en France est à un carrefour : "On est actuellement dans une période de transition entre une ancienne génération en fin de carrière et une nouvelle qui fait ses débuts. Pour l'instant, ces jeunes-là manquent d'expérience". Parmi eux, Antoine Rozner, qui se classe autour de la 100e place mondiale, Julien Brun frôle la 200e place, ou encore Alexandre Lévy et Romain Langasque, qui gravitent autour de la 250e place.

L'Amérique en ligne de mire

Autre changement de taille : les Français n'hésitent plus à tenter l'aventure aux Etats-Unis. Alors que pendant longtemps, peu de Français ont tenté leur chance sur le circuit américain (seuls Jean van de Velde et Thomas Levet ont goûté au PGA Tour), de plus en plus de Tricolores rejoignent le top du golf mondial. Dernier en date à avoir obtenu le précieux sésame : Paul Barjon. Une nouvelle génération, issue d'universités américaines, qui va briller dans le futur et "tracter le golf français vers le haut" selon Sébastien Audoux : "On est en train de passer un cap en qualité et en quantité."

Avoir une locomotive pour donner envie à d'autres de s'investir, la recette du succès d'après le journaliste de Canal+, qui ose le parallèle avec la NBA. "Au début des années 2000, Boris Diaw ou Tony Parker ont ouvert la voie à des jeunes. Ça a payé : aujourd'hui, les joueurs européens font partie des meilleurs du monde, Rudy Gobert est un des sportifs les mieux payés au monde, la France est aujourd'hui capable de battre les US aux JO. On peut s'attendre à la même chose en golf." 

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