Ryder Cup : L'Europe met l'Amérique à terre
Une dynamique forgée à la dynamite. Malgré un léger sursaut au début des simples, l’Amérique a explosé en plein vol dans les roughs de l’Albatros. Sur un parcours exigeant ne laissant aucune marge d’erreur, les Européens ont joué les rouleau-compresseurs pendant deux jours et demi. La Ryder Cup a tourné lors du dernier match du premier quatre balles. Ça a coïncidé avec le début du show Francesco Molinari. Associé au rookie Tommy Fleetwood, le vainqueur du dernier Open Britannique a fait tourner la machine à birdies à plein régime. Tiger Woods et Patrick Reed devraient en faire des cauchemars pendant quelques jours. Sur un nuage tout le week-end, « La Machina » a planté cinq points, le dernier face à un fantomatique Phil Mickelson, ce qui n'était plus arrivé depuis 1979 pour un seul joueur. Molinari inscrit son nom en lettres d’or dans l’histoire de la Ryder Cup. « C’est plus fort qu’un grand chelem, a lâché l’Italien dans une ambiance de feu. Il y a bien plus d’émotions. Les Américains avaient la plus grosse équipe de tous les temps, c’est incroyable. »
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Molinari et Garcia dans l'histoire
Dire que Molinari n’avait jamais remporté le moindre point en deux éditions. Le voilà moteur dans un collectif déjà bien huilé avec les matches-winners que sont Sergio Garcia et Ian Poulter. C’est la grande force des Européens qui ont été bien plus homogènes que les super-stars américaines. Quand McIlroy a coincé ce dimanche sur le 18 face à Thomas, Jon Rham et Thorbjorn Olesen ont pris le relais en se montrant d’une solidité à toute épreuve malgré la pression mise par les Américains. Revenus à un point (10 pts 1/2 à 9 pts 1/2), les hommes de Furyk n'ont jamais réussi à faire pencher la balance de leur côté. Consécration totale, Sergio Garcia est lui devenu le joueur le plus prolifique de l’histoire avec 25 pts et 1/2 en neuf participations (22v, 7n, 12d).
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Easy Ryder pour Bjorn
L'autre grand vainqueur, c'est Thomas Bjorn. Après la perte des trois premiers matches vendredi, il a trouvé les bons mots pour lancer la machine européenne. Cette 14e Ryder est aussi la sienne. « Je suis heureux que mes joueurs soient restés debout après le 3-1 de vendredi matin », a confirmé le capitaine européen après le point décisif de Molinari. Les gars ont été incroyables, déterminés. Ce n’est pas si facile que ça. » Son homologue américain Jim Furyk va lui devoir se remettre en question. Le capitaine US a pêché dans la construction d’un collectif capable de se transcender et répondre aux défis d'un parcours. Ses joueurs se sont obstinés à prendre des risques sur leurs mises en jeu comme s’il jouait sur les gigantesques golfs américains. Sauf que les rough de Guyancourt sont impitoyables et il ne fait pas bon les côtoyer de trop près. Avec un vent latéral qui a rendu la tâche compliquée sur des fairways très étroits, les Américains se sont engouffrés dans cette voie sans issue. Ils auront de quoi méditer avant de revenir en Europe en 2022 pour une 44e édition organisée en Italie dans la banlieue romaine. D'ici là, l'Europe défendra son titre dans deux ans au Whistling Straits Golf Course de Haven dans le Wisconsin.
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