Ryder Cup : Trou N.1, le tee de l'angoisse
C’est le tee de l’angoisse. Le départ d’un simple par 4 de 383 mètres sans grande difficulté même si l’eau arrive très vite sur la gauche du fairway. La peur du bouillon tout simplement qui saisit les débutants comme les chevronnés si bien que certains n’hésitaient pas à refiler la patate chaude aux petits nouveaux. Vendredi, sur les coups de huit heures, la tension sera à son comble dans l’aire de départ du trou N.1. « Heureusement, c’est un drive facile », tente de se rassurer le Nord-Irlandais Rory McIlroy. Car le lieu à tout pour être intimidant. Le tee se pose au pied d’une immense tribune de 6 900 places qui va donner de la voix. « A l’entraînement, il n’y avait pratiquement personne et pourtant j’ai déjà eu la chair de poule en la regardant, en me disant que vendredi elle serait remplie à ras bord », explique McIllroy qui s’est déjà offert un clapping avec les quelques fans présents mercredi.
La première de vendredi sera encore plus bruyante et vertigineuse. Une dont on se souvient toute sa vie. La main tremblante, certains vont s’y reprendre à deux fois pour poser la balle sur le tee. « A Celtic Manor, à l’approche de ma première Ryder Cup, je ne savais pas pourquoi on faisait tout un foin de tout ça, reprend McIlroy. Pour moi c’était juste cette compétition par équipe qui ne comptait pas à l'échelle d’une carrière. J’étais plus intéressé par les titres individuels. Mais quand je me suis retrouvé sur ce premier tee le vendredi, je me suis dit tiens, c’est un peu différent de ce à quoi je m’attendais. C’est très stimulant. C’est devenu une des choses très spéciales à propos de la Ryder Cup, cette expérience du premier tee. »
Ian Poulter a soulevé 4 Ryder Cup. Avec ses 66 % de victoire en 18 matches, l’Anglais fait figure de maître quand il s’agit de garder le contrôle de ses nerfs. Son premier tee est certainement le seul moment qu’il a appréhendé. « En 2004, mon niveau d’adrénaline était élevé au premier tee, c’était quelque chose de très spécial, se remémore-t-il. Entre marcher jusqu’au premier tee à Augusta ou Saint-Andrews et marcher jusqu'au premier tee de la Ryder Cup, c’est très différent. Il est difficile d’expliquer ça à quelqu’un qui n’a jamais frappé ce premier drive, ce qu’on ressent dans tout le corps quand on marche jusqu’à ce premier tee. » Tiger Woods a lui été bizuté en 1997 à une époque où la Ryder Cup s’ouvrait avec les Foursomes (Les joueurs d’une même paire jouent à tour de rôle avec la même balle, ndlr). Entre lui et le vétéran Mark O’Meara, d’âpres négociations s’engagent au moment de débuter contre la paire Montgomerie-Langer.
« Vu le tracé, tu devrais commencer sur les trous impairs », lui annonce l’ancien, une idée derrière la tête. Woods réplique, « oui mais les pairs me plaisent bien ». Personne ne veut céder. « Non, non, non, s’obstine O'Meara. Les trous impairs sont bien pour toi et la façon dont ça déroule les choses pour nous. Pourquoi veux-tu les pairs ? C’est toi qui doit jouer au premier tee. » En bon rookie, Woods doit rendre les armes et préparer son club. « J'ai répliqué, mais il m'a dit : Non, c'est toi qui vas jouer au premier tee. » Même pour un joueur de sa trempe, l’ancien N.1 mondial concède le caractère spécial de ce premier tee. « Il y a beaucoup de nervosité. C’est de l'adrénaline. Quelque chose qu’on n'a pas l'habitude de vivre, parce que, finalement, on joue la dernière manche d’un tournoi dès le tout premier trou, et à chaque match c’est pareil sur le premier tee ». Rendez-vous demain à l’heure du tee pour le premier grand moment de la Ryder Cup en France.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.