Thomas Björn en observateur attentif de l'Open de France en vue de la Ryder Cup
- Dans quel état d'esprit abordez-vous cette répétition générale au Golf National de Saint-Quentin-en-Yvelines ?
Thomas Björn: "Je suis heureux de jouer mais aussi, en tant que capitaine, d'observer comment se débrouillent les autres. J'ai été très clair dès le début de mon capitanat sur comment je voulais que les choses se passent, afin qu'arrivé à cette période, toute mon attention soit sur les joueurs et leurs performances. Du coup, les seize derniers mois ont été un peu plus animés et stressants pour moi que pour mes prédécesseurs mais j'ai plus de temps aujourd'hui. Franchement, je m'étonne d'être aussi calme, je pensais être plus stressé. J'ai l'impression que tout est en place, peut-être même un peu en avance. Il reste l'équipe à composer. Les candidats jouent bien et j'ai l'impression que beaucoup évoluent dans la bonne direction. Ils se concentrent sur les tournois majeurs et leurs objectifs personnels, c'est ce que je veux. On parlera de la Ryder Cup plus tard: elle doit être une conséquence de leurs succès individuels. Je les suis de loin, on n'en parle pas trop, ça viendra."
- Etes-vous étonné qu'un seul futur membre de l'équipe américaine, le N.2 mondial Justin Thomas, ait fait le déplacement ?
T.B.: "Non. Justin Thomas est là parce que ce tournoi entre dans son programme. Il pense que c'est la meilleure façon de se préparer pour son premier objectif: le British Open (un des quatre tournois du Grand Chelem, du 19 au 22 juillet à Carnoustie, en Ecosse, ndlr). Les autres n'ont pas ce sentiment et c'est pourquoi ils ne sont pas là. (...) Pour moi, même si les 25 meilleurs Américains étaient là, ça ne changerait pas ma préparation. Je suis content des joueurs européens qui sont ici et avec qui je vais pouvoir échanger."
"En arrivant ici, ils n'auront pas besoin d'un jour et demi pour tout découvrir"
- Votre équipe connaîtra d'autant mieux le parcours que la plupart de ses adversaires américains ne l'auront pas joué. C'est un avantage certain...
T.B.: "Cela a ses avantages, bien sûr. En arrivant ici, ils n'auront pas besoin d'un jour et demi pour tout découvrir, ils se souviendront de comment il faut jouer selon la direction du vent, mais on sait aussi que connaître trop bien un parcours peut avoir des inconvénients... De toute façon, quand vous mettez les vingt-quatre meilleurs golfeurs du monde sur un parcours, ils arrivent toujours à se débrouiller ! Le monde du golf a changé et nos gars jouent de plus en plus les mêmes tournois. Si on compare les programmes de Rory McIlroy ou Justin Rose (pour l'équipe européenne, ndlr) et ceux de Dustin Johnson ou Justin Thomas (pour l'équipe américaine, ndlr), c'est très similaire. Ils ont l'habitude de jouer sur les mêmes parcours. C'était différent à la fin des années 1990, où Européens et Américains ne se voyaient que trois ou quatre fois par an. Le niveau est aussi bien plus égal que par le passé: s'il fallait classer les joueurs, je ne crois pas que le douzième serait aussi loin du premier qu'à l'époque."
- Les résultats de cet Open de France joueront-ils dans le choix de vos quatre "wild cards" (invitations, ndlr) ?
T.B.: "Bien sûr qu'avoir un bon acquis sur ce parcours ne peut pas faire de mal, mais cela n'aura que peu d'impact sur ma décision finale. Le parcours est une chose mais il y a plein d'autres aspects qui entrent en compte: le nombre de novices, de joueurs d'expérience... Et quelqu'un qui joue bien ici en juin ne jouera pas forcément bien fin septembre. Moi même, j'ai gagné des tournois et manqué le cut sur les mêmes parcours. Ce qui m'importe, ce sera surtout la forme du moment."
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