Une Ryder Cup avec un fort accent britannique
So British. Too British ? Si on téléportait un spectateur des îles britanniques à l’intérieur des 139 hectares du Golf National de Saint-Quentin en Yvelines, il aurait bien du mal à deviner qu’il a traversé le Channel. Car si la Fédération française de Golf, moyennant un chèque de 42 millions d’euros, a obtenu le droit d’accueillir la Ryder Cup sur l’Albatros il y a sept ans, ce sont les Britanniques qui sont aux commandes de cet immense paquebot vert. Et ça se sent. Transports, volontaires, sécurité, logistique, restauration, tout est géré comme au bord de la Tamise. Ce n’est pas un problème en soi mais ça irrite un peu. Jusque dans le public venu en masse sur cette 42e édition (plus de 170 000) et bien souvent dirigé par des volontaires ne maîtrisant pas la langue de Molière.
Sur sa faim
La French Touch ? On ne la trouve pas non plus dans les hot dogs ou les hamburgers vendus derrière l’immense tribune du départ du trou N.1 par des food trucks immatriculés outre-Manche et le plus souvent froids. Au pays du guide Michelin, on pouvait s’attendre à mieux, surtout pour une clientèle aux moyens élevés. « On imaginait autre chose à se mettre sous la dent », regrette Linda, fan anglaise, visière bleue étoilée sur la tête. Pas grave, les bouillants supporters britanniques se nourrissent à 90 % de « cold beers », vendues à tous les coins de green. Peut-être que la présence d’un joueur français parmi les 12 sélectionnés européens aurait mis un coup de baguette là-dedans ? Pas sûr…
Prise de tête
Allez, puisqu’on se dit tout. Dans « Vis ma vie de journaliste », toutes les prises de courant de la salle de presse sont également de modèle britannique. Sans adaptateur, disponibles en nombre réduit pour les 1900 journalistes accrédités, tout article est suspendu à la durée de vie de la batterie de son ordinateur. Plus français, pas de « Fresh Touch » dans les toilettes malgré un petit tapis d’herbe en plastique avec sa balle de golf… Pour respirer, mieux vaut aller faire un tour au village avec sa boutique XXL. Bien entendu, Ryder Cup Europe empoche tous les dividendes des produits achetés dans cette immense tente de merchandising. Ne resteront comme héritage que ce magnifique parcours (7,5 millions d’euros de travaux), les 226 millions d’euros (estimés) de retombée pour l’économie française et le souvenir d’une superbe empoignade entre les meilleurs joueurs du monde dans une ambiance de feu. Et là on peut vraiment remercier les Britanniques.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.