Griezmann Ballon d'Or ? Un jour, quand Ronaldo et Messi ne seront plus là...
C’est déjà écrit, en lettres d’or. Du suspense, il n’y en a guère : lundi soir, Cristiano Ronaldo sera le 61e Ballon d’Or de l’histoire. Voir le Portugais sacré une quatrième fois, après 2008, 2013 et 2014, ne ferait tomber personne de l’armoire. A vrai dire, l’inverse relèverait davantage du coup de théâtre. En 2016, l’attaquant du Real Madrid n’a pas seulement marqué 51 buts en 55 matches. Il a gagné les deux titres qui comptent plus que tout. La Ligue des champions avec son club. Puis l’Euro avec sa sélection.
Dans un contexte où LA récompense individuelle est repassée sous le giron de France Football, où les trophées pèsent davantage que le scrutin en vigueur depuis 2010, cela devrait "suffire" à faire de CR7 le footballeur de l’année. Et, par ricochet, à éconduire Antoine Griezmann. Des mois, pourtant, que le Français se pare de ses plus beaux atouts. Il est un buteur tricolore sans égal en 2016. Celui qui a porté les Bleus en finale d’un Euro dont il fut le meilleur joueur. Seulement voilà : il n’a rien gagné. Il a perdu les deux finales qu’il a jouées. Ronaldo, lui, les a gagnées. CQFD. Circulez, il n’y a plus rien à voir. Du moins, dans l’immédiat.
Deschamps : "Antoine arrive. Il bouscule un peu cette hiérarchie"
Car, pour peu que son exceptionnel rendement le hisse sur le podium du Ballon d’Or ce lundi, Griezmann n’aura pas tout perdu. Il aura pris rendez-vous. "Antoine n’a que 25 ans, rappelait son sélectionneur Didier Deschamps vendredi, dans les colonnes de L’Equipe. Ronaldo (31 ans) et Messi (29 ans) ont la trentaine. Antoine arrive. Il bouscule un peu cette hiérarchie. Les deux autres ont eu de la continuité dans les performances. Lui est très performant depuis deux ans. C’est déjà une très belle réussite personnelle et collective d’être à ce niveau."
Autrement dit, ce n’est pas cette fois, dix-neuf ans après Zinédine Zidane, trente-et-un après Michel Platini ou cinquante-huit après Raymond Kopa, que la France honorera son quatrième Ballon d’Or. Pas cette fois, mais sans doute plus tard. Quand Ronaldo et Messi auront raccroché les crampons ? Griezmann n’est pas loin de le penser : "tant qu'il y aura les deux...", soupirait l’attaquant de l’Atlético Madrid récemment, au micro de Téléfoot. Depuis 2008, CR7 et La Pulga trustent sans discontinuer le trophée tant convoité.
Meilleur joueur de l’année VS meilleur joueur du monde
Héros de l’Espagne championne du monde, Andres Iniesta aurait mérité de contrarier cette hégémonie en 2010. Franck Ribéry, étincelant avec le Bayern Munich en 2013, aurait également pu jouer les trouble-fêtes. Deux exemples parmi d’autres. Pour deux issues similaires : Ronaldo et Messi sont restés seuls au monde. Les autres ? Ils ont dû se contenter des miettes. Comme si le meilleur joueur de l’année ne faisait et ne ferait jamais le poids face au meilleur joueur du monde. Mais le FIFA Ballon d’Or a vécu. Il fait sa mue. Pour revenir aux fondamentaux. Pour mettre de côté les suspicieux copinages, selon lesquels les 208 sélectionneurs et capitaines votaient pour l’un des leurs. Désormais, seul un panel de journalistes internationaux vote. Avec pour critères :
- Les performances individuelles et collectives (le palmarès) durant l'année considérée.
- La classe du joueur, autrement dit le talent et le fair-play.
- La carrière du joueur.
Griezmann ne remplit pas encore tous ces critères. Il a encore quelques conquêtes devant lui. Avant d’accueillir un Ballon d’Or, son armoire à trophées devra se dépoussiérer. Mais Deschamps l’a dit : le numéro 7 des Bleus a le temps. Pour l’instant. Mais à l’horizon 2020, quand les jambes de Ronaldo et de Messi ne porteront même plus le poids des ans sur les terrains, Griezmann devra être à l’heure. D’autres attendent déjà leur tour. Ils s’appellent Neymar, Pogba, De Bruyne et Dybala. D’ici là, la liste des prétendants n’aura cessé de s’allonger.
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