Griezmann, l'homme qui tombe à pic
Un parcours atypique
Le moins que l’on puisse dire, c’est que rien n’a été facile pour l’actuel attaquant de la Real Sociedad. Après avoir découvert le foot dans son quartier des Gautriats, le jeune Griezmann fait ses classes à l’UF Mâcon. Bien que son pied gauche et sa vision du jeu fassent des merveilles, il est jugé trop petit et trop frêle par la plupart des recruteurs nationaux. A 13 ans, il est repéré par les dirigeants de la Real Sociedad et décide de tenter sa chance pour poursuivre sa formation de l’autre côté des Pyrénées.
A San Sébastian, il devient un titulaire indiscutable en équipe première lors de la saison 2009/2010 et s’affirme comme l’un des artisans essentiels de la remontée du club basque en Liga. En juillet de la même année, il devient champion d’Europe des moins de 19 ans avec l’équipe de France à Caen, prenant ainsi date pour l’avenir. Toute cette confiance emmagasinée lui permet de s’imposer au sein de l’élite du football espagnol et de se révéler aux yeux des observateurs comme un buteur plutôt régulier (7 buts lors de chacune de ses deux premières saisons ibériques).
L’explosion au plus haut niveau
Suite à une virée nocturne chez les Espoirs entre deux matchs de barrage, l’ailier de poche se voit infliger une suspension qui met entre parenthèses sa carrière internationale pendant un an. Dans le même temps, il explose avec le club dirigé par Philippe Montanier, qui décroche une surprenante qualification pour les barrages de la Ligue des Champions. A cette occasion, il se révèle à la France entière en crucifiant l’Olympique Lyonnais, son club de cœur, d’une magnifique bicyclette (2-0, 2-0).
Sur sa lancée, le natif de Saône-et-Loire découvre la scène européenne et réalise un exercice 2013/2014 de très bonne facture, qu’il termine avec 21 buts au compteur. Sa nomination dans l’équipe type de la phase aller de la Liga par la LFP conforte son statut d’étoile montante à l’échelle nationale. Ses performances finissent par attirer les convoitises des clubs les plus huppés et taper dans l’œil de Dider Deschamps qui fait appel à lui, à l’issue de sa suspension, en mars dernier, face aux Pays-Bas. Cette première apparition sous le maillot bleu, bien que plutôt discrète, lui permet d’accrocher le bon wagon du train bleu pour le Mondial.
Une facilité déconcertante
Etincelant lors des matchs de préparation (3 buts), Griezmann profite du forfait de dernière minute de Franck Ribéry pour postuler à une place de titulaire pour le premier match de groupe face au Honduras. Préféré à Olivier Giroud, il parvient à dynamiser le jeu des Bleus et réalise un match plein. Désormais, il s’affirme non plus comme une simple solution de secours mais comme une vraie alternative crédible sur l’aile gauche. Un avis partagé par son camarade de club suisse Haris Seferovic, pour qui le jeune français est un « renard qui sait toujours où se déplacer pour faire mal à l’adversaire »
Indifférent à l’agitation créée par son éclosion, le jeune homme laisse transparaître son calme et son naturel qui lui ont permis de se fondre au sein du collectif France et ce malgré une arrivée sur le tard. « Lors de sa première sélection, il avait été un peu timide, mais depuis la préparation, il est beaucoup plus facile, plus libéré », s’est félicité le sélectionneur. S’il a refusé toute comparaison avec Franck Ribéry, certaines similitudes semblent flagrantes. Un héritage assez lourd à porter pour le jeune espoir tricolore, qui se dit néanmoins « prêt » à faire face à ses nouvelles responsabilités internationales.
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