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Grugger dans un état grave

Blessé à la tête et au torse lors d'une chute jeudi à l'entraînement de la descente de Kitzbühel, Hans Grugger a été plongé dans un coma artificiel suite à son opération de plusieurs heures.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

"Hans Grugger, qui est toujours plongé dans un coma artificiel, a passé la  nuit sans complications aux soins intensif de neurochirurgie" de l'hôpital  d'Innsbruck, a indiqué la Fédération autrichienne de ski (ÖSV) vendredi. Cette dernière n'a pas donné de détail sur les blessures. L'Autrichien de 29 ans s'est blessé en perdant le contrôle à la réception du vertigineux saut du Mausefalle. Cette difficulté n'intervient que quelques secondes après le départ, donné sur la très redoutée piste de la Streif, probablement la plus dangereuse du circuit de Coupe du monde. La chute avait littéralement glacé les autres concurrents, qui avaient toutefois repris leur entraînement après que le skieur soit héliporté. Grugger doit subir ce vendredi matin "d'autres examens qui détermineront le  déroulé du traitement", indique l'ÖSV.

Cet accident s'est déroulé deux ans après celui de Daniel Albrecht, qui avait lui aussi été plongé dans un coma artificiel pendant trois semaines, avant de retrouver la compétition en décembre dernier. Ce n'est pas pour rien que la descente de Kitzbühel reste mythique pour les descendeurs. Pourtant, face au grand nombre de chutes, et conscients de la dangerosité du tracé, les organisateurs avaient réaménagé la piste. "Si nous sommes 10 secondes au moins en-dessous du  record de la piste, c'est bien que les mesures prises pour réduire la vitesse  fonctionnent", a ainsi déclaré le directeur des épreuves masculines, Günter Hunjara.

Redoutable "Streif"
Mais les athlètes sont bien conscients que l'intérêt d'une descente réside justement dans son côté spectaculaire. "C'est difficile de trouver l'équilibre entre sécurité et spectacle. Quand on en arrive au point où les spectateurs ne voient pas la différence entre une descente et un super-G, c'est qu'on tue l'esprit de la descente", a estimé Didier Cuche, champion du monde de super-G. Redessiné depuis les années 50, le tracé a connu bon nombre de terribles chutes, se construisant une véritable légende. "Cela prend du courage pour se jeter là-dedans", a admis Cuche, précisant que la lourde chute de Grugger était toutefois la conséquence d'une erreur du skieur, et non du fait de la dangerosité de la piste.
Sans être la piste la plus longue des épreuves de Coupe du monde (3312 mètres au total), la "Streif" débute d'emblée par un piège -celui qui a causé la chute de Grugger- le Mausefall, ce qui signifie tout simplement le piège à souris, avec une pente vertigineuse à 85% ! La suite, un bond qui peut aller jusqu'à 60 mètres dans les airs, puis déjà, un nouveau défi de taille: le Steilhang, soit la pente raide, sorte d'énorme mur blanc qui a souvent donné des frissons aux spectateurs, et aux skieurs eux-mêmes. La troisième difficulté de Kitzbühel intervient un peu plus tard avec le saut de l'Hausberg (la maison de glace), et alors que les jambes commencent sérieusement à tirer, le passage suivant s'effectue à pleine vitesse, et sur la dernière bosse (là où Albrecht était tombé), les descendeurs frôlent les 140 km/h pour les plus rapides. On comprend mieux pourquoi une victoire sur la "Streif" est si convoitée.

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