Guy Novès: "Ce n'est pas une tournée cadeau" en Argentine
Cette liste a-t-elle été difficile à composer en l'absence de nombreux joueurs mobilisés par le Top 14?
Guy Novès: "Cette liste, on en parle presque tous les jours avec +Jeff+ Dubois (adjoint chargé des arrières, NDLR) et Yannick Bru (avants): il y a des joueurs qui peuvent se blesser, se blessent, donc il faut réajuster. Il y a aussi des postes très compliqués à pourvoir, car une fois qu'on sort les six équipes qualifiées pour la phase finale, on se rend compte que le vivier français est moins important que ce qu'on veut bien prétendre."
Alignerez-vous deux équipes afin de voir le maximum de monde?
G.N.: "Déjà, avec 28 joueurs, on ne peut aligner deux équipes, contrairement par exemple au pays de Galles qui partira avec 35 joueurs (en Nouvelle-Zélande, NDLR). On verra en fonction du contexte, du comportement des joueurs lors du premier test. Je n'ai pas envie de me fixer d'obligation, même si sur les deux tests on aura sûrement l'occasion de voir tout le monde. A priori les joueurs qui feront le premier test sont des joueurs que, pour la plupart, on connaît moins."
"Dans un esprit de progression"
Avez-vous sélectionné uniquement des joueurs qui seront en âge de participer à la Coupe du monde 2019?
G.N.: "Oui, nous restons fidèles (à ce principe, NDLR). On n'a pas de temps, donc même si des joueurs d'un certain âge mériteraient de partir, il faut rester sur des joueurs en capacité de pouvoir jouer au moins pendant quatre ans avec nous. Même si on veut travailler non pas pour le Mondial mais dans un esprit de progression."
Cette tournée peut-elle rebattre les cartes au sein du groupe sélectionné pendant le Tournoi?
G.N.: "Il y a tout à gagner. La pression n'existera pas, l'idée c'est vraiment de donner la possibilité à des joueurs de montrer qu'ils sont capables de rivaliser au plus haut niveau. C'est quand même très excitant pour ces jeunes joueurs de pouvoir nous montrer si, effectivement, on peut sur les trois ans qui arrivent refaire appel à eux."
"Quand on a la chance d'être en équipe de France, on attend pour être fatigué de finir les matches"
Le curseur d'exigence sera-t-il moins élevé en raison de l'absence de cadres et après une longue saison ?
G.N.: "Non, il faut rester ambitieux. Si les gars ont la capacité, qu'ils le montrent, s'ils n'en sont pas capables, ils resteront dans leur club. Ce n'est pas une tournée cadeau. Bien sûr, on est conscient qu'on va repartir de zéro avec certains joueurs. Qu'on va jouer contre l'Argentine qui joue un super rugby et dont les joueurs jouent quasiment tous les jours ensemble (avec les Jaguares en Super Rugby, NDLR). Mais on ne part pas en Argentine pour se promener même si c'est la fin de saison. Et j'ai l'impression que les gars sont fatigués après tous les matches... Mais quand on a la chance d'être sélectionné en équipe de France on attend pour être fatigué de finir les matches auxquels on est convié."
C'est ce que vous aviez pourtant affirmé après le Tournoi...
G.N.: "Si j'ai dit ça, franchement je ne me reconnais pas du tout. Il n'y a pas dans ma tête de curseur plus ou moins élevé. Il y a une équipe qui va rentrer sur un terrain, avec un maillot représentant la France, dans un pays étranger. Cela suffit à élever le curseur de l'implication et de l'envie. Après, ce que j'ai peut-être voulu dire, c'est qu'en terme de qualité de jeu, puisque nous aurons certains joueurs qui partiront de zéro, peut-être que nous comprendrons mieux certaines erreurs. Mais nous ne serons pas plus tolérants."
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