20 ans de succès tricolores
Un peu comme pour le football en son temps, l'école du handball français a fait des émules. Mais là s'arrête les comparaisons avec le football, et ce n'est peut-être pas plus mal. De l'avis même des Allemands, qui ont toujours servis de référence avec le meilleur championnat du monde, l'exemple français est "un exemple à suivre". Ces mots sont ceux de l'actuel coach de la Mannschaft, Heiner Brandt.
Le parcours des Bleus aux JO de 1992 (photo) a sans doute été le début d'un grand changement. Avec une telle performance, les instances du handball français ont alors décidé de mettre en place une politique tournée vers l'élitisme. Conscients que leur sport souffrait d'un manque de reconnaissance dans l'hexagone, ils ont rapidement compris que seuls des exploits des équipes de France (masculine et féminine), pourraient donner un coup de boost à ce sport. Et depuis, les handballeurs et handballeuses (championnes du monde en 2003, vice-championnes d'Europe en 2002 et 2006) ont bien garni la vitrine de la Fédération.
Un pôle espoirs unique au monde
Comme au football, la détection des talents s'effectue assez tôt. Un pôle espoirs (unique au monde) a ainsi été créé et regroupe des jeunes âgées entre 15 et 20 ans. Après trois ans de stage intensif, ces champions en herbe sont taillés pour gagner. Ils rejoignent ainsi sans problème une équipe professionnelle comme Chambéry ou Montpellier qui comptent dans leurs rangs des Internationaux et le pas à franchir pour atteindre l'équipe de France n'est alors plus très grand. Actuellement, 47 futurs champions (24 garçons et 23 filles) se trouvent dans ce pôle.
L'effectif de ce dernier Mondial en Suède, reflète cette volonté de transmission de savoir, avec une génération d'Experts qui se trouvent plus en fin de carrière (Didier Dinart, Thierry Omeyer, Jérôme Fernandez) et une, très jeune mais déjà talentueuse (William Accambray, Xavier Barrachet, Arnaud Bingo) et qui s'est d'ores et déjà intégrée au collectif. Le Directeur technique national, Philippe Bana, explique que "les plus expérimentés accompagnent les nouveaux arrivants de la même manière qu'ils avaient été accueillis par les anciens à leurs débuts". C'est ainsi que trois générations dorées des Barjots aux Experts en passant par les Costauds, ont perpétué un style, devenu une référence mondiale.
Devant de tel succès, il est regrettable de ne pas voir une meilleure exposition médiatique. Car le hand a démontré encore lors de cette dernière finale son côté spectaculaire. Mais surtout, il a sans doute ouvert la voie aux autres sports en remportant le premier titre mondial pour un sport collectif en 1995. Trois ans plus tard, y avait-il un lien ou non, toujours est-il que les "footeux" imitaient leurs homologues du hand. En 2010, la Fédération française de football dénombrait 410 442 licenciés dans l'hexagone, soit le troisième sport collectif en France, derrière le football, et le basket-ball.
Mais au fil des ans, la petite balle ronde grappille du terrain. Trois ans plus tôt, elle ne comptait en effet que 367 047 licenciés. Et contrairement au football, le hand peut aussi compter sur une féminisation conséquente de son sport, avec près de 38 % de femmes licenciées. Il est fort à parier qu'après le fiasco du Mondial de football et le nouveau triomphe du hand tricolore, l'écart va se réduire encore un peu. C'est tout le mal que l'on souhaite au handball.
Palmarès de l'équipe masculine
- Jeux Olympiques: 1er aux JO 2008, 3e en 1992
- Championnat du monde: 1er en 1995, 2001, 2009 et 2010; 2e en 1993, 3e en 1997, 2003 et 2005
- Championnat d'Europe: 1er en 2006 et 2010; 3e en 2008
Palmarès de l'équipe féminine
- Jeux Olympiques: 4e en 2004
- Championnat du monde: 1er en 2003
- Championnat d'Europe: 3e en 2002 et 2006
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