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Euro 2018: Pour Raphaël Caucheteux, il n'est jamais trop tard pour éclore

Du haut de ses trois sélections en Équipe de France de handball, Raphaël Caucheteux, 32 ans, dispute à partir de vendredi son premier championnat d'Europe avec les Bleus. "Dix ans de travail enfin récompensé!", s'exclame-t-il. A voir son émotion au passage de Didier Dinart près de lui en salle de presse, on se dit que Raphaël Caucheteux sera éternellement reconnaissant au sélectionneur des Bleus.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

- "Merci Didier", souffle-t-il. 
- "Mais pour quoi ?" 
- "Bah pour la sélection...", répond-il dans un sourire. "Faire ma première compétition à 32 ans, qui l'aurait cru ?"  Ignoré par l'ancien sélectionneur Claude Onesta pendant plus de dix ans, le meilleur buteur de l'histoire du championnat français (1438 buts) savoure ses premiers pas en sélection. 

"Je suis très heureux de faire partie du groupe. Quand ça fait dix ans que vous attendez, vous apprenez à persévérer", déclare-t-il, entouré d'une forêt de micros à deux jours du départ pour l'Euro en Croatie. Étonné par tant d'exposition, il demande à l'attaché de presse de l'Équipe de France de le prendre en photo au milieu des journalistes qui l'interrogent. "Je suis habitué aux médias, mais pas autant. D'ailleurs, parfois je bégaye encore un peu", plaisante-t-il.  Longtemps barré par la densité de talents à son poste, le joueur de Saint-Raphaël, qui doit aussi sa convocation au forfait tardif de William Accambray, oublie aujourd'hui la "frustration" accumulée pendant une grande partie de sa carrière.

"J'étais performant en club et je suis quelqu'un qui se remet en question énormément. Quand tu vois la liste, tu te demandes pourquoi on ne te donne pas ta chance", confie-t-il.   "J'ai discuté avec Claude Onesta il y a deux-trois jours. Il m'a expliqué pourquoi il ne m'a jamais sélectionné, mais je ne peux pas tout dévoiler", ajoute-t-il.  "Je remercie Didier de m'avoir fait confiance", rabâche-t-il. 

'La boule au ventre'

"Mais c'est normal qu'il soit sélectionné. Il le mérite", répond le sélectionneur, qui avait croisé la route de l'ailier de 2,01 m il y a 15 ans du côté de Montpellier.  Le joueur de Saint-Raphaël se souvient: "c'était en 2003, j'avais 17 ans, je m'entraînais avec lui. Je le voyais grand et costaud, il mettait des coups à tout le monde". Puis les deux hommes créent à nouveau des liens l'été dernier lorsque Dinart l'emmène avec lui en Guadeloupe pour une tournée d'échanges avec les jeunes handballeurs de l'île natale du sélectionneur.  "Il fait ce qu'il fait de bien depuis plusieurs années en championnat. Ce n'est pas une surprise de l'avoir dans le collectif", explique Didier Dinart. 

Désormais joueur international, Raphaël Caucheteux n'a pas raté son intégration dans le groupe lors des trois matches de préparation des Bleus le week-end dernier. "Il trouve sa place petit à petit mais il ne part pas de zéro puisqu'il connait déjà beaucoup de joueurs", explique son nouveau capitaine Cédric Sorhaindo.  "J'avais un peu la boule au ventre pour mon premier match contre la Norvège. En plus, je mets le premier tir du match", raconte-t-il. "C'était du bonus, mais maintenant je suis en mode compétition." 

Les Bleus entament en effet l'Euro vendredi avec un match déjà capital contre la Norvège. "Je vais tout faire psychologiquement pour entrer dans la compétition, il faut que je sois prêt", déclare-t-il. "Je vais essayer de ramener ma première médaille. Les autres en ont déjà beaucoup, moi ce serait ma première..."
 

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