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Euro 2022 de handball : ces chiffres qui expliquent la large défaite française contre l'Islande

Défaillants dans plusieurs secteurs, les Bleus ont grillé un joker dans la course aux demies, samedi.

Article rédigé par franceinfo: sport - Elio Bono
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Le banc français médusé à l'issue de la défaite contre l'Islande, samedi soir. (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

L'équipe de France a été copieusement dominée par l'Islande (21-29), samedi 22 janvier, concédant son premier revers dans cet Euro 2022. Privés de leur sélectionneur Guillaume Gille et de plusieurs joueurs importants (Karl Konan, Kentin Mahé, Ludovic Fabregas), les Bleus se sont compliqués la tâche dans la course aux demi-finales. "On s'est fait surclasser et ça fait très longtemps que ça ne nous était pas arrivé", a d'ailleurs pesté Nikola Karabatic après coup, en zone mixte. Dans le détail, plusieurs chiffres expliquent cette déroute.

Un tir sur deux converti, plus faible total français du tournoi

Samedi, les Bleus ont peiné à trouver la cible : seuls 21 des 42 tirs tentés ont fait mouche. Ce ratio de 50% est tout simplement le plus bas depuis le début du tournoi, pour des Français maladroits dans l'exercice. "Nos erreurs aux shoots aussi répétées nous ont un peu condamnés en première période", a d'ailleurs souligné l'entraîneur adjoint Erick Mathé en zone mixte.

Qu'il semble loin le temps où les artificiers tricolores convertissaient 75% de leurs tentatives contre la Croatie, au tour préliminaire. Le portier islandais Hallgrimsson a certes brillé, détournant quinze tentatives françaises, mais ce taux de réussite, mis en comparaison avec les 66% de l'Islande, est bien trop faible pour rivaliser dans un Euro. 

10 buts inscrits à la pause, du jamais vu depuis trois ans

Symbole des difficultés françaises, les Bleus ont regagné les vestiaires à la pause avec 10 petits buts inscrits. La moyenne, sur les quatre premiers matchs, s'établissait pourtant à 15 réalisations. Cet échec offensif est très inhabituel pour les joueurs français : il faut remonter trois ans en arrière, en janvier 2019, pour retrouver un total aussi famélique à la pause. C'était en petite finale du Mondial, contre l'Allemagne. Depuis, 46 rencontres se sont écoulées !

Cette disette a été particulièrement exacerbé par une terrible série : entre les 10e et 17e minutes, les Français n'ont pas fait trembler les filets pendant 6 minutes 30. Erick Mathé a parlé d'absences "qui perturbent les équilibres", mais l'entraîneur adjoint refuse de se cacher derrière cet aléa : "en face, il y avait également des absents".

24% d'arrêts : cette fois, Vincent Gérard n'a pas pesé

Il était l'un des principaux atouts des Bleus, le dernier rempart d'une défense française très peu hermétique depuis le début de l'Euro. Comme l'ensemble de ses partenaires, Vincent Gérard a livré une prestation en-deçà de ses standards habituels contre l'Islande. Jugez plutôt : avec 24% de tirs arrêtés, le gardien du PSG n'a pas eu l'influence désirée. Loin, très loin de son début de tournoi, où il oscillait davantage autour de 40%. 

Un jour sans pour Gérard ? Possible, d'autant qu'il n'a joué qu'une seule mi-temps. Son remplaçant Wesley Pardin a d'ailleurs limité la casse (40% d'arrêts). Mais la France, pas aidée par une défense aux abois et menée de 7 buts à la pause, partait de trop loin. "Notre point fort, la défense, a pris l'eau, surtout en première mi-temps. C'est difficile de se relever après", a déploré le capitaine Valentin Porte au micro de France Télévisions.

10 buts à lui seul : Omar Magnusson, un vrai poison pour les Bleus

Mettre ce résultat sur l'unique compte des défaillances françaises serait réducteur, tant les Islandais ont séduit, samedi. Au sein d'un collectif parfaitement huilé, Omar Magnusson s'est particulièrement distingué. Avec 10 buts en 13 tentatives, il possède le meilleur ratio parmi les joueurs ayant au moins scoré deux fois. Surtout, le joueur de Magdebourg (Allemagne) a déployé une panoplie des plus complètes, et en a fait voir de toutes les couleurs aux défenseurs bleus. 

Dika Mem et Dylan Nahi n'ont pas suffi à arrêter Omar Magnusson, samedi. (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

"On avait ciblé leur jeu autour de leur super joueur Magnusson, a analysé Valentin Porte après coup sur beIN Sport. Force est de constater que sur la première mi-temps, c'est lui tout seul qui nous a mis la misère." Après ses huit buts contre le Danemark et la Hongrie, l'Islandais de 24 ans monte en puissance au fil du tournoi. Et c'est loin d'être une bonne nouvelle pour les Bleus, dont l'avenir pourrait dépendre des résultats de l'Islande.

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