Euro de hand : Nedim Remili, Ludovic Fabregas, Kentin Mahé et Hugo Descat, une colonie française à Veszprém
Logés dans le même hôtel que l’équipe hongroise à Cologne (Allemagne), Nedim Remili, Ludovic Fabregas, Kentin Mahé et Hugo Descat ont l’occasion de croiser quelques visages connus dans les couloirs. Tous les quatre évoluent à Veszprém, le meilleur club hongrois, qui rêve d’un premier sacre en Ligue des champions. Leur association en club leur permet de développer des automatismes bénéfiques à l’équipe de France, qui affronte la Hongrie, mercredi 24 janvier, pour le dernier match du tour principal de l’Euro, alors que les Bleus sont déjà assurés de disputer les demi-finales.
"Jusque-là on n’avait pas encore parlé du match quand on se croisait à l’hôtel, mais je suis certain qu’on va en discuter avant mercredi", souriait Patrik Ligetvari, le seul joueur hongrois à évoluer à Veszprém, après le match de son équipe contre l’Allemagne, lundi. Mais dans quelle langue les joueurs de Veszprém échangent-ils ? La question se pose puisque la France est le pays le plus représenté dans l’effectif professionnel du club hongrois. "Quand on est en déplacement, on rigole beaucoup en français, parfois au détriment de l’anglais, on se fait un peu disputer, s’en amuse Nedim Remili. Finalement ils sont à deux doigts d’apprendre le français plus que le hongrois".
Veszprém, un club ambitieux sur la scène européenne
La colonie française s’est installée récemment dans cette ville de 60 000 habitants de l’ouest de la Hongrie, à une heure trente de route de la capitale Budapest. Kentin Mahé y a débarqué en 2018, a été rejoint par Nedim Remili en février 2023, puis par Ludovic Fabregas et Hugo Descat à l’intersaison. 27 fois champion national, avec une domination presque sans partage depuis le début du siècle, le club est actuellement en tête du championnat avec un sans-faute : 13 victoires en autant de rencontres, et une moyenne de 42 buts inscrits par match. "Le championnat est moins relevé qu'en France, bien entendu, mais il y a quand même deux grosses équipes, Veszprém et Szeged, donc ça relève un peu le niveau. Mais effectivement, le championnat n'est pas très très fort", admet tout de même Hugo Descat.
Si les Bleus ont choisi de rejoindre ce club hongrois, c’est avant tout pour viser une victoire en Ligue des champions, après laquelle le club court depuis plusieurs années. Il a déjà atteint la finale à quatre reprises, la dernière en 2019, sans jamais s’imposer. "Ce sont des joueurs qui ont une mentalité de vainqueur, qui veulent gagner tous les titres. Veszprém a des objectifs très élevés, donc c’est de ces gars dont nous avons besoin, assure Momir Ilic, le coach serbe de Veszprém, joint par franceinfo: sport. Et puis Nedim, Kentin et Ludovic jouent à des postes où la connexion est nécessaire entre le demi-centre et le pivot, donc le fait qu’ils jouent ensemble en équipe nationale est aussi bénéfique pour nous".
Des automatismes plus fins en équipe de France
Une association gagnant-gagnant pour Veszprém et les Bleus : "Il y a toujours eu des bastions, comme celui de Barcelone, et ça fait partie des points de force d’un groupe. Des individus se retrouvent amenés à porter le maillot tricolore chargés d’une expérience commune qui est beaucoup plus riche, avec des automatismes beaucoup plus fins, qui nous permettent de gagner du temps en équipe de France, se réjouit le sélectionneur tricolore, Guillaume Gille. Je me tiens bien loin des réflexions de choix de club des uns et des autres, mais je préfère savoir des internationaux français ensemble dans un club qui a de grandes ambitions en Ligue des champions et sur la scène internationale."
Sur le terrain, la connexion entre Nedim Remili et Ludovic Fabregas est flagrante depuis le début de l’Euro. "J’ai reçu beaucoup de ballons de la part de Nedim. On a beaucoup amélioré notre relation et je pense qu’il y a encore plus de fluidité dans nos échanges, ou même dans la lecture du jeu pour que je le mette en position. Le fait de travailler ensemble au quotidien, ça aide énormément", se félicitait le pivot au début du tour principal.
Organisateurs de l’attaque, les demi-centres Nedim Remili et Kentin Mahé peuvent même parfois garder des réflexes de Veszprém en équipe de France. "Sur des annonces de combinaisons, le fait de jouer ensemble peut aider. Parfois, on fait l’annonce avec le mot qu’on a en club, le courant passe peut-être plus rapidement. Ça a déjà été le cas depuis le début de la compétition", assure Kentin Mahé, dont le contrat prendra fin à la saison et ne sera pas renouvelé. Contre la Hongrie, toutefois, dont l’effectif est composé principalement de joueurs qu’ils ont déjà croisés dans le championnat, les Bleus de Veszprém devront veiller à ne pas annoncer les combinaisons comme ils le font en club. Patrik Ligetvari a déjà assuré qu’il donnerait tous les conseils possibles à ses coéquipiers magyars pour contrer ses "très bons amis" français.
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