Euro de handball : Sébastien Gardillou, l’homme de l’ombre désormais dans la lumière pour sa première compétition à la tête des Bleues

Adjoint d’Olivier Krumbholz depuis 2016, Sébastien Gardillou succède à son mentor avec un lourd héritage à faire fructifier.
Article rédigé par Hortense Leblanc
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Sébastien Gardillou lors de son premier match à la tête des Bleues, contre la Hongrie, le 24 octobre 2024 à Toulon. (SIPA)

"Être une locomotive pour le handball féminin français, comme l’a été Olivier", déclarait Sébastien Gardillou à sa prise de fonction en septembre. A l’heure de succéder au coach historique des Bleues, son ancien adjoint, âgé de 49 ans, n’a pas peur du challenge. Au cœur du projet de l’équipe de France depuis 2016, il va connaître sa première compétition en tant qu’entraîneur principal, à partir de jeudi 28 novembre, avec l’Euro que les Bleues débutent en Suisse contre la Pologne (coup d'envoi à 20h30). 

Il était de la partie lors des titres à l’Euro 2018, aux Mondiaux 2017 et 2023, et aux JO 2020, sans compter les nombreuses médailles d’argent glanées sur la période la plus faste du handball féminin français. Mais de l’ombre d’Olivier Krumbholz, Sébastien Gardillou, qui n’aimait pas tant les médias, est propulsé sur le devant de la scène. "C’est quelqu’un qui aime travailler sur des choses qu’il maîtrise moins, qui est un bosseur, et humainement il a la capacité de se remettre en question pour toujours chercher à progresser. Donc je n’ai aucun doute sur sa capacité à tenir ce rôle avec brio", souligne la capitaine des Bleues, Estelle Nze Minko, à franceinfo: sport.

"Une encyclopédie" du hand

Les joueuses, attachées à Sébastien Gardillou, ont œuvré officieusement pour sa nomination. "Pour moi, c’est un génie du handball. Il a une vision très précise de ce qu’il attend de chaque joueuse. C’est un très bon tacticien. Au niveau offensif, il propose des systèmes qui permettent à toutes nos qualités de s’exprimer. C’est une encyclopédie", décrivait Orlane Kanor juste avant les Jeux olympiques de Paris. "Sébastien, c’est un amour, complétait Tamara Horacek. C’est quelqu’un d’hyperactif qui a toujours envie de donner tout ce qu’il peut pour l’équipe et pour le hand. Il est très proche de nous, on discute énormément parce qu’il a pris les rênes du projet de jeu offensif"

Architecte de l’attaque française, le nouveau sélectionneur résume son idée de jeu en un mot : la continuité. "Je ne vais pas changer de méthode. Ça a fait ses preuves, donc je ne pense pas qu’il faille la remettre en cause. Je m’inscris techniquement et tactiquement dans tout ce qui a été défendu par Olivier. Si des choses changent dans l'organisation tactique, ce sera à la marge. Mes convictions ne sont pas très éloignées de celles d'Olivier", nous explique Sébastien Gardillou. Comme son prédécesseur, il compte, aussi, poursuivre le coaching collaboratif pour "entretenir une relation proche avec les athlètes, co-construire et les impliquer véritablement dans le projet". Un stage de réflexion réunissant quelques joueuses cadres et le staff avait été organisé dans ce sens fin septembre.

Comme une passation de pouvoir devant les médias entre Olivier Krumbholz et Sébastien Gardillou, lors de la conférence de presse de rentrée de la Fédération française de handball, le 24 septembre 2024. (SIPA)

Pour la cohésion de son équipe, Sébastien Gardillou devrait également continuer à distribuer les sucettes qu’il donnait déjà au staff et aux remplaçantes avant chaque match lorsqu’il était adjoint. Et il pourra toujours compter sur les conseils avisés d’Olivier Krumbholz, même si ce dernier entend s’effacer. "Seb a besoin de ces quatre ans jusqu’à Los Angeles, sur un cycle olympique, pour prendre en main l’équipe. C’est quelqu’un de brillant intellectuellement, qui a beaucoup d’idées, une toutes les cinq minutes, il a toujours envie de faire évoluer les choses. Mais il faut faire ce métier en toute indépendance et je ne sais pas être conseiller, je serais un peu trop invasif", souriait l’ancien sélectionneur lors de la passation de pouvoir devant la presse. 

Déjà défait deux fois sur ses quatre premiers matchs, en guise de préparation pour l’Euro, contre la Hongrie en octobre (30-27) et l’Espagne (28-27) le 22 novembre, Sébastien Gardillou aura moins le droit à l’erreur pour sa première compétition officielle. Mais il l’assure : "J’ai la chance d’avoir travaillé avec un monument. Si je suis capable de tenir compte d’un dixième de ses conseils, je serai un très bon entraîneur"

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