Mondial de hand féminin 2023 : Nantes, la nouvelle couveuse à talents de l'équipe de France
Avant de s'envoler pour le Grand Nord et un premier tour du championnat du monde à Stavanger (Norvège), du 29 novembre au 17 décembre, l'équipe de France féminine de handball fait un crochet par l'Ouest. Son dernier match de préparation se joue à Caen contre la Corée du Sud, dimanche 26 novembre. Parmi les vingt joueuses sélectionnées - le groupe sera ramené à dix-huit avant le match d'ouverture contre l'Angola - quatre viennent de Nantes. C'est le deuxième contingent, derrière les incontournables Messines (six), mais devant l'autre cador, Brest (trois).
Aux Jeux olympiques de Tokyo 2021, l'ailière Blandine Dancette était la seule Nantaise à participer à la ruée vers l'or, pour une Messine et cinq Brestoises. Sur l'olympiade en cours, le chiffre n'a cessé d'augmenter : deux représentantes au Mondial 2021, trois à l'Euro 2022. Cette fois, le sélectionneur Olivier Krumbholz a puisé encore plus profond : les arrières Orlane Ahanda (25 ans), Léna Grandveau (20 ans), Tamara Horacek (28 ans) et la pivot Oriane Ondono (27 ans) sont sur la ligne de départ. Seul Metz fait mieux, "une institution avec un talent énorme pour former et exposer ses joueuses", relativise Olivier Jehannet, président délégué du club de Nantes, admiratif d'un modèle "forcément inspirant".
Nantes, un palmarès encore vierge, loin des 25 titres de Metz et des deux de Brest
Longtemps, le club ligérien a tenu un second rôle dans le hand féminin français. Son palmarès national reste d'ailleurs vierge, tandis que les Dragonnes de Metz totalisent vingt-cinq titres de championnes, et les Brestoises deux. "Nantes a tout pour devenir une locomotive", estimait, en avril 2022, Olivier Krumbholz, conquis par la stratégie ambitieuse du vainqueur de la Coupe d'Europe de l'EHF 2021.
Il y a trois ans, le promoteur immobilier Yoann Choin-Joubert a racheté le club de handball et de volley des Pays de la Loire. Dès le départ, il a eu l'ambition de former le noyau dur de l'effectif pour éviter la surenchère autour des grands noms. Cette philosophie a fait le bonheur des meilleurs potentiels de la région, dont l'équipe de France profite à son tour. Ahanda et Grandveau ont fait leur trou, en attendant la gardienne Floriane André (23 ans), non retenue pour le Mondial mais appelée plusieurs fois par le staff tricolore qui apprécie ses qualités sur les tirs de loin. S'y ajoutent quelques recrues confirmées, comme Tamara Horacek, venue de Metz l'été dernier. "Du cohérent plus que du clinquant", formule Olivier Jehannet, pour qui "Nantes n'est pas le Qatar du hand féminin".
Camille Ayglon-Saurina, pilier défensif de l'équipe de France pendant douze ans, a vu grandir ces talents lors de son passage à Nantes, entre 2018 et 2021. Elle n'a que des compliments pour ses jeunes héritières. D'abord pour la gauchère Orlane Ahanda, dont "tout le monde est convaincu qu'elle peut réaliser de grandes choses". Encore plus pour la spécialiste de la défense Oriane Ondono : "Elle détruit l'attaque avec beaucoup d'agressivité, une qualité chère à Olivier Krumbholz", apprécie l'ancienne taulière, qui lui trouve "un peu le même profil que Béatrice Edwige", au cœur de la mêlée pendant les grandes années bleues.
Enfin, la benjamine du groupe, Léna Grandveau, devrait prendre part à sa première compétition avec les A, après avoir brillé chez les jeunes (meilleure demi-centre de l'Euro 2021 des moins de 19 ans). "Elle a endossé très tôt des responsabilités et vite pris beaucoup de place", appuie Camille Ayglon-Saurina.
La concurrence française et étrangère n'a pas attendu le Mondial pour chasser les talents de Loire-Atlantique. Ainsi, Floriane André va, elle, rejoindre Brest en fin de saison. D'autres pourraient suivre, tentées par des salaires à cinq chiffres que Nantes, raisonnable malgré ses moyens conséquents, dit n'avoir offert qu'à une seule joueuse dans son histoire récente.
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