Fin de règne pour les Bleus
L'équipe de France ne sera pas championne du monde pour la 3e fois consécutive. Hormis durant quelques minutes en début de match, jamais elle n'a semblé pouvoir rivaliser avec la fougue croate. A franchement parler ce n'est pas vraiment une surprise que de voir les Bleus tomber, tant plusieurs signes avant-coureurs annonçaient la page qui se tourne. Mais c'est la tête haute, et en combattant jusqu'au bout, que les vieux grognards ont livré, pour certains (Dinart, Fernandez), leur dernière bataille. Ils quitteront la scène avec un palmarès inégalé (ils avaient remporté cinq des six dernières grandes compétitions internationales: JO-2008 et 2012, Mondiaux-2009 et 2011, et Euro-2010) et le sentiment du devoir accompli.
Les premières minutes, pourtant, se passent comme dans un rêve pour les Bleus. Vukovic, pour une agression sur Barrachet, prend un rouge d'entrée alors que Fernandez puis Guigou marquent coup sur coup (2-0). Le retour à la réalité est brutal. Porté par Alilovic impérial dans sa cage, la Croatie recolle instantanément au score avant de faire le break (2-4). Dépassée par la vitesse d'exécution adverse, la défense tricolore prend l'eau de toutes parts et Duvnjak, le remplaçant de la star Balic, s'en donne déjà à coeur joie. Côté français, les joueurs emblématiques patinent. Karabatic prend deux minutes, Abalo est en échec constant et Omeyer est impuissant face aux tirs croates (4-8, 15e).
Karabatic en deça
Conscient du péril en la demeure, Dinart et les vieux briscards resserrent la défense tandis que devant, la puissance de Sorhaindo en pivot et l'expérience de Guigou aux ailes permettent aux Experts de recoller au score (10-11, 27e, puis 12-13 à la mi-temps). A la reprise, les joueurs des Balkans repartent de plus belle. Profitant au maximum des pertes de balles tricolores, bien trop nombreuses, ils creusent de nouveau l'écart (14-18, 40e) en dépit des efforts du jeune Valentin Porte (22 ans), remarquable d'insouscience. Mais, même si Nikola Karabatic est en deça de son niveau, et peut-être perturbé par les nouvelles révélations du jour sur son rôle dans l'affaire des paris truqués (lire l'article), la France s'accroche avec l'énergie du desespoir et les moyens du bord (19-20, 45e).
Mais les imperfections sont trop nombreuses pour espérer égaliser ou passer devant. Pire, les Croates punissent cruellement ce manque de réalisme des Bleus et se détachent de nouveau au score à cinq minutes de la fin (21-26, 55e). Cette fois, il n'y a aura pas un nouveau miracle. Les hommes d'Onesta jettent leurs dernières forces dans la bataille mais la charge héroïque est vaine (23-30). Rideau et encore bravo.
Déclarations :
Didier Dinart (défenseur de l'équipe de France): "Sept buts, ça fait lourd, mais ça ne reflète pas la valeur des deux équipes. C'est surtout nous qui avons baissé les bras à la fin. On a été très combatif. On a proposé un meilleur visage qu'en poules ou en 8e de finale. Mais on a eu trop de déchet. C'est vrai que c'est terminé pour moi. Mais il fallait terminer un jour. J'y suis préparé depuis longtemps. Je ne vais pas pleurer."
Jérôme Fernandez (capitaine de l'équipe de France): "J'ai l'impression qu'il ne nous manquait pas grand-chose. A 20-22, on n'arrive plus à marquer, à trouver des solutions. J'espère qu'on va trouver les ressources pour que l'équipe de France continue à gagner des titres. Moi, je me sens bien. Je suis fier de porter le maillot de l'équipe de France. Je pense que je peux encore apporter."
Claude Onesta (entraîneur de l'équipe de France): "On a manqué de réussite, de rythme, de trop de choses pour mettre en difficulté une équipe qui était en pleine euphorie dès le départ. On a connu trop d'échecs en attaque dans le premier quart d'heure. Ça les met en confiance. Il aurait fallu être devant au score pour les faire douter. Il nous a manqué du rythme pendant toute la compétition. Et ceux qu'on pensait être frais n'avaient pas leurs repères."
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