France-Argentine : un huitième de finale au parfum olympique
Se qualifier pour les Jeux olympiques relève, dans certaines disciplines, du parcours du combattant. Le handball en fait partie, et les Experts, sacrés à Londres il y a trois ans, savent qu’ils peuvent largement se faciliter la tâche en l’emportant ce lundi face à une sélection argentine qui n’aura rien à perdre. Se qualifier pour les quarts de finale leur permettrait en effet de se rapprocher sérieusement du tournoi de qualification olympique, qui rassemblera les nations classées de 2 à 7 au Qatar.
Par contre, un échec mettrait les hommes de Claude Onesta "dans un projet délicat", de l’aveu du sélectionneur tricolore. En effet, ses hommes n’auraient alors plus qu’une option pour être du voyage à Rio : terminer sur le podium des prochains championnats d’Europe, en janvier 2016 en Pologne. Un détour dont les Experts se passeraient volontiers.
Pas la même Argentine qu'en prépa
Ce contexte ne manquera pas de peser dans les esprits de joueurs doubles champions olympiques en titre. Rater l'échéance de 2016, un an avant le Mondial en France, est une perspective inconcevable, et ce n’est pas pour rien qu’Onesta avait fait de la qualification pour les Jeux son objectif premier à Doha. "Les gens commencent déjà à nous dire qu'on pourrait y faire un triplé historique mais pour essayer d'y faire un triplé, il faudra d'abord se qualifier", avait martelé le sélectionneur avant la compétition.
Certes, la mission qui se présente face aux Bleus est loin d’être impossible. Les Argentins n’ont jamais fait mieux qu’une 12e place aux Championnats du monde (en 2011) et restent sur neuf revers consécutifs face à l’équipe de France. Le 9 janvier dernier, ils n’avaient quasiment pas existé en match de préparation, à Nantes (33-19). Mais "ils sont très justes dans ce qu'ils font, avec une homogénéité et une confiance dans leur jeu qui est réelle, donc on ne va pas jouer l'équipe d'Argentine qu'on a jouée à Nantes", prévient Onesta.
"Humilité et investissement"
Les Sud-Américains se sont en effet qualifiés pour les huitièmes de finale en sortant d'un groupe extrêmement dense, avec quatre équipes européennes de premier plan (l'Allemagne, le Danemark, la Pologne et la Russie, laquelle a été éliminée), en se reposant notamment sur ses huit joueurs qui évoluent en France (dont le demi-centre de Montpellier Diego Simonet). En outre, si les Français n’ont jamais été véritablement inquiétants, ils n’ont pas encore donné la pleine mesure de leur potentiel offensif et ont parfois été victimes de sérieux trous d’air.
Leur performance en clair-obscur face à la Suède (27-25) samedi, en est la dernière preuve, même si l’expérience collective et la solidité défensive des Bleus sont des arguments considérables. "Il n'y a pas besoin d'une piqûre de rappel bien supérieure à celle qu'on a eue samedi", remarque Onesta. "Ce moment de difficulté va être générateur d'humilité et d'investissement sur le match à venir. Je ne vois pas comment on pourrait négliger les Argentins."
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