France-Espagne : Nikola Karabatic efface la barre des 1000 buts
Il ne lui manquait plus que deux buts. Face à l'Espagne, il en a inscrit trois vite, très vite. A l'occasion de la demi-finale du Mondial, au Qatar, Nikola Karabatic a franchi le cap des 1000 réalisations depuis ses débuts sous le maillot bleu, il y a treize ans. 1001 buts en 245 capes internationales. Un club très select qui ne comptait jusqu’ici que deux membres : le ‘Barjot’ Frédéric Volle (1016 buts en 241 sélections) et l’actuel capitaine des Bleus, Jérôme Fernandez (1451 buts en 382 sélections). Ce dernier se souvient : "Quand il est arrivé, il n’avait que 18 ans, donc je me doutais qu’il allait faire une grande carrière en équipe de France (…) Je savais que c’était un joueur exceptionnel, hors du commun. Peut-être pas à ce point, mais je savais qu’il allait réaliser de grandes choses".
De scoreur à patron
Karabatic est un homme pressé. Dès l’Euro 2004, sa deuxième compétition majeure avec les Bleus, il est élu meilleur arrière gauche du tournoi à tout juste 20 ans. Trois années plus tard, en 2007, il est désigné meilleur joueur du monde. Aujourd’hui, il est toujours le métronome de l’une des plus grandes équipes françaises de tous les temps, amassant en moins de dix ans trois titres européens, deux sacres mondiaux et deux triomphes olympiques. "Sa grande force, c’est qu’il a su évoluer tout au long de sa carrière, souligne Fernandez. Devenir un grand patron, un grand joueur pour l’équipe, parce qu’avant, quand il était jeune, c’était surtout quelqu’un sur qui on pouvait compter pour marquer des buts et amener une dimension physique".
Le colosse (1,96 m, 107 kg) acquiesce : "J’ai un autre rôle en équipe de France. Ce n’est plus que moi et ma performance individuelle, je dois aussi penser de manière plus générale, à l’équipe, au jeu, à intégrer les nouveaux, à les mettre dans le bon chemin et à essayer de les rendre meilleurs". Cela s’est vu ces deux dernières semaines à Doha, où Karabatic a su comme jamais se muer en distributeur pour s’adapter à la défense adverse, tout en redevenant finisseur quand les conditions l’exigent.
"Le prototype du joueur parfait"
"Je suis un peu moins centré sur moi-même, ma performance, parce qu’on a beaucoup de talent sur tous les postes, précise le demi-centre franco-serbe. Je ne suis plus forcément obligé de mettre dix buts pour qu’on gagne". En huitièmes de finale, le match étant plié en quinze minutes face à l’Argentine, il s’est contenté de prendre un seul tir (marqué). "Quand j'étais plus jeune, je faisais attention au nombre de sélections, de buts marqués, à tout ça, admet-il. Mais plus maintenant. Ce n'est pas quelque chose que j'ai en tête, sinon je tirerais plus lors des petits matches, pour y arriver."
Le natif de Nis, en Serbie, qui a appris le handball grâce à son père Branko, ancien gardien international yougoslave, s’est bel et bien bonifié avec l’expérience. Aujourd’hui, à 30 ans, il se rapproche des plus grands joueurs de tous les temps. Jérôme Fernandez assure qu’il n’a jamais vu un handballeur aussi complet, fort physiquement et mature tactiquement. "Il a une technique individuelle hors du commun. On a du mal à lui trouver des points faibles, car au niveau mental, c’est aussi une machine. Il représente le prototype du joueur parfait".
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