Handball : Une équipe coréenne "unifiée", curiosité des championnats du monde de handball
Quatre joueurs nord-coréens vont se joindre aux seize sud-coréens retenus dans la sélection qui va affronter l'Allemagne jeudi à Berlin avec pour espoir de faire mieux que les joueuses coréennes de hockey qui avaient terminé à la dernière place après avoir perdu tous leurs matches aux Jeux de Pyeongchang. Il leur faudra toutefois vraiment surprendre pour franchir la phase de groupe qui réunit 24 équipes. Disputer le premier match dans la capitale allemande n'est pas sans symbole avant le 30e anniversaire en novembre de la chute du mur qui coupait la ville en deux.
"Avec la chute du Mur, c'est le chemin de la paix qui avait été choisi. Nous voulons montrer avec une équipe unie que, nous, les Coréens, pouvons suivre la même voie", affirme l'entraineur de l'équipe Cho Young-shin, un sud-coréen. Les 14.500 places pour ce premier match ont été vendues et des millions de téléspectateurs devraient suivre le match à la télévision, l'Allemagne, à la recherche d'un 4e titre mondial, figurant parmi les équipes favorites. "Cette rencontre s'inscrit dans l'histoire et va apporter beaucoup d'intérêt pour notre sport", se félicite Bob Hanning, vice-président de la Fédération allemande de handball (DHB).
Les Coréens ont reçu une autorisation spéciale de la Fédération internationale de handball (IHF) pour aligner 20 joueurs, quatre de plus que leurs rivaux. Il est vrai que l'idée émane du président de l'IHF Hassan Moustafa, qui a invité une équipe coréenne unifiée après que la Corée du sud se soit qualifiée pour les Championnats du monde en terminant troisième de la coupe d'Asie.
"Petits gars rapides"
Les joueurs de l'équipe se sont rencontrés pour la première fois juste avant Noël, à Berlin le 22 décembre. "Lors de notre première rencontre, nous étions un peu distants", a reconnu le capitaine de l'équipe Jung Su-young, mais son équipier nord-coréen Ri Song Jin a indiqué que les choses se sont dégelées lors d'une fête et "depuis c'est l'amitié qui nous unit".
Au moins un joueur nord-coréen sera aligné lors de chacun des cinq matches de groupe. L'équipe est dans le groupe A avec, outre l'Allemagne, d'autres équipes de premier rang comme la France, championne en titre, la Russie et la Serbie. Elle jouera avec un drapeau "unifié" bleu et blanc et son potentiel reste un mystère. Les Allemands ont ainsi eu de grandes difficultés à obtenir des enregistrements vidéo pour analyser leur jeu. "Ils jouent vite et sont tactiquement très disciplinés. Cela va être une rencontre difficile pour nous", prévient l'entraineur allemand Christian Prokop.
Le gardien de but Silvio Heinevetter ne s'attend pas à un après-midi de tout repos après la difficile victoire de l'Allemagne contre la Corée du sud il y a quatre ans. "Cela n'a pas été drôle du tout, ces petits gars rapides ne sont pas aussi mauvais qu'on pourrait le croire", constate-t-il. L'IHF a invité la chancelière allemande Angela Merkel et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un à assister au match mais aucun des deux ne devrait être là jeudi. Le président allemand Frank-Walter Steinmeier et celui du Comité international olympique (IOC), Thomas Bach, le seront, ce dernier en observateur attentif puisque les deux Corées ont décidé d'étudier le projet d'une candidature commune pour accueillir les Jeux olympiques de 2032.
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