Mondial de handball : La France reste invaincue en dominant l'Islande (28-26) grâce à ses individualités et se rapproche des quarts
Les Bleus aiment décidément se rendre la vie difficile. L'équipe de France de handball s'est imposée, non sans mal, face à une vaillante Islande (28-26) vendredi dans la Ville du 6 Octobre. La formation de Guillaume Gille s'approche un peu plus de son objectif de quart de finale, avant le match décisif à venir dimanche contre le Portugal. Elle a pourtant montré ses limites dans le jeu, comme elle n'a pas réellement cessé de le faire depuis le début de la compétition. Cette fois, les Tricolores n'ont pas manqué leur début de match, comme lors de leurs deux dernières rencontres. Il leur a toutefois fallu tenir au mental et s'appuyer sur la grosse fin de match du trio Kentin Mahé – Ludovic Fabregas - Yann Genty pour voir la lumière au bout de la crispation. Des exploits individuels à la rescousse d'un collectif loin d'être au top.
Les champions du monde 2017 avaient pourtant retenu une de leurs leçons. Menés 1-5 par l'Algérie après huit minutes, accrochés par la Suisse pendant la première dizaine de minutes du match, contre l'Islande, les titulaires ont été au niveau avec une belle entame de Dika Mem pour alimenter la marque. Avec patience et volonté de répondre au combat physique imposé par l'Islande face à son but, les joueurs français ont pris la main d'entrée sur les débats. Mais à se montrer incapables de faire la différence, les Bleus, en blanc ce vendredi, ont laissé la formation nordique dans la rencontre (16-14 au repos).
Une attaque encore poussive
Ils lui ont surtout rendu la tâche plus aisée en balbutiant totalement leur handball, entre précipitation et manque cruel d'inspiration au retour des vestiaires. Les balles perdues se sont empilées (quatre pour Melvin Richardson, en dedans), offrant autant d'opportunités faciles à Bjarki Mar Elisson – élu homme du match avec 8 réalisations - sur jeu rapide. Menés de deux buts à 20 minutes de la fin (20-22), frustrés, les Tricolores ont semblé un temps avoir perdu le contrôle du match comme de leurs nerfs.
"On a des Islandais qui ont envie de se bagarrer en face de nous, qui nous force à des choix hasardeux, et on se fait sanctionner par leur jeu de remontées de balle est juste excellent", a décrypté Guillaume Gille après la rencontre au micro de BeIN Sports. "Je sais que vous aimez en parler, mais je crois que ces temps faibles font partie de chaque partie internationale. On continue d’avancer, à stabiliser un certain nombre de choses." Elles portent notamment le nom de Kentin Mahé. Le polyvalent demi-centre s'est imposé comme le cerveau à même de remettre les Français la tête à l'endroit.
Genty, héros inattendu
Absent du terrain pendant l'embellie islandaise, son retour aux affaires a coïncidé à une stabilité offensive retrouvée. En à peine 20 minutes de jeu, le joueur de Vesprem a signé 5 buts et 4 passes décisives. Mahé a trouvé en Yann Genty un acolyte inattendu de l'autre côté du terrain dans cette salle du Handball Hall.
Le gardien vétéran a été intégré aux feuilles de match mercredi seulement pour parer à la blessure sérieuse de Wesley Pardin dans le but. Pour ses premières minutes de jeu, le joueur du PSG a écœuré des Islandais (5 arrêts sur 9 tirs adverses) de plus en plus à la peine physiquement. Sa dernière intervention a scellé les débats et offert aux siens la victoire et un grand soulagement. "Je ne sais pas si j’ai été décisif, en tout cas on l’a gagné c’est le principal", a-t-il réagi à BeIN Sports. "Cela a été dur, la blessure de Wes, on n’a pas envie que cela nous arrive mais il faut 'switcher' rapidement pour entrer dans la compétition. On est prêt, pour l’instant on fait un sans-faute avec des hauts et des bas. Ce n‘est pas toujours beau, je le conçois" a-t-il avoué.
Si la France a porté son bilan à 5/5 dans ce Mondial, c'est grâce à la solidité de certaines de ses individualités dans les moments chauds, plutôt qu'à une fluidité dans le jeu. Sans ce tandem Mahé – Genty, le résultat aurait pu être bien différent. Un duo auquel il faut ajouter la très belle deuxième période du pivot Ludovic Fabregas, aussi précieux en défense que clinique face aux gardiens islandais (5 buts à 100%). Quelques bons points à distribuer, c'est déjà ça.
Pour l'esthétisme, on repassera. Le match face au Portugal dimanche a tout pour être un révélateur un peu plus impitoyable encore. La France aura au moins un matelas de six buts pour se permettre un revers sans se priver des quarts de finale.
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