Mondial de handball : la Norvège, obstacle ultime pour l'équipe de France
Malades ces Bleues. Jusqu'à la folie même. Touchée par un virus qui a contaminé une partie de l'effectif et du staff, l'équipe de France féminine de handball a donné la fièvre à la Suède, en s'imposant vendredi en demi-finale (37-28). Les joueuses d'Olivier Krumbholz n'ont désormais plus qu'une obsession quasi compulsive : aller au bout de ce championnat du monde, et renverser une équipe habituée à leur barrer la route. Il leur faut donc venir à bout de la Norvège, leur meilleure ennemie, dimanche 17 décembre (19h00).
Les championnes olympiques tricolores n'ont eu de cesse de le répéter à l'envi : elles comptaient sur ces Mondiaux pour effacer les frustrations des dernières grandes compétitions. L'or glané à Tokyo en 2021 ne leur a pas suffi pour atténuer la défaite en finale du dernier championnat du monde en 2021 puis la 4e place du dernier Euro l'an passé.
"L'année dernière on a souffert de ce qui s'est passé, c'était vraiment dur et on s'est promis des choses, révélait Estelle Nze Minko après la demi-finale vendredi, en zone mixte. Et là on revient en finale, je suis trop fière de nous." "On va chercher la médaille d'or, insistait Grâce Zaadi au micro de France.tv sport avant même d'affronter les Suédoises. Même si on dit qu'une médaille, c'est une médaille, je suis un peu saoulée de l'argent et du bronze. Ce sont peut-être des problèmes de riches, mais j'assume !"
Quel meilleur scénario que retrouver la Norvège pour chasser les déceptions ? "La Norvège est là, implantée des années avant nous. Ça a toujours été la référence pour l'équipe de France, pour l'entraîneur Olivier Krumbholz, décrypte à franceinfo: sport Valérie Nicolas, ancienne gardienne et capitaine de l'équipe de France. Les Norvégiennes étaient le chemin à suivre."
Le rival historique du handball français s'est fait bête noire ces dernières années, battant les Bleues en finale de l'Euro 2020 puis des Mondiaux 2021, avant de les sortir sèchement en demi-finale sur la scène européenne en 2022. Dans leur quête de gloire et de grandeur, dominer les tenantes du titre dimanche ressemble à une ultime validation pour intégrer cette équipe de France parmi les géantes. Mais, "il n'y a pas de sentiment d'infériorité" insiste Valérie Nicolas. La victoire des Bleues dans l'acte I entre les deux formations lors du tour principal (24-23) en atteste. "Ce sera un tout autre match, ce qu'il s'est passé il y a une semaine ne compte pas, ce sera un match à la vie à la mort", avertit pourtant l'arrière droite Laura Flippes.
"Maintenant, c'est bien aussi que l'élève dépasse le maître. C'est une belle rivalité, une belle histoire parce que ce sont deux équipes qui s'apprécient et se respectent."
Valérie Nicolas, ancienne gardienne et capitaine de l'équipe de Franceà franceinfo: sport
L'équipe de France comptera sur sa défense de fer pour essayer de limiter la meilleure attaque de la compétition (34,2 buts par match en moyenne) en lui sautant à la gorge dès l'entame, comme elle l'a fait pour asphyxier les Suédoises en demi-finale. "Ce sont deux équipes qui jouent très vite, analyse Valérie Nicolas. On a vu au tour principal que les Norvégiennes aussi avaient débuté tambour battant [elles menaient 3-0 après trois minutes contre les Bleues]. Le repli défensif comme les remontées de balle seront déterminants. Dans le dernier carré, il n'y avait que des équipes nordiques et nous, les irrésistibles petits gaulois. On va essayer de tout faire pour les embêter. Le jeu des Nordiques est codifié, propre, beau. Mais quand on va chercher le petit grain de sable, la machine peut vite se dérégler."
D'autant que les Norvégiennes ne sont pas infaillibles, qualifiées in extremis contre le Danemark à la dernière seconde vendredi, après avoir été menées pendant les 58 premières minutes. "Mentalement, les Norvégiennes sont des machines, c'est un rouleau compresseur", estime Valérie Nicolas, qui envisage "une très belle finale". Et un "rêve", celui d'un nouveau titre mondial après celui dont elle avait été l'un des piliers, en 2003, le premier alors du handball féminin tricolore. "Vingt ans après, ce serait beau, juste magique !"
L'histoire, la revanche, et le message le plus limpide qui soit à quelques mois des Jeux olympiques de Paris : cette finale, les Bleues ont bien des raisons de s'en rendre dingues d'avance.
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