Mondial de handball : le calvaire de l'équipe américaine toujours bloquée au Danemark
Il se faisait une joie de croiser la route de Luc Abalo, Michaël Guigou, Valentin Porte and co durant le Mondial...Au lieu de ça, Benjamin Briffe verra la Suisse défier l’équipe en France à la place de la Team USA, retenue au Danemark à quelques dizaines de kilomètres de Kolding après une série de tests positifs à la Covid-19.
Lost in Danemark
"On est toujours dans le complexe sportif et hôtelier où l’on était en stage mais dans une zone d’isolement", explique l’arrière droit, ancien pro passé par Toulouse, Cesson-Rennes et Aix. "La délégation n’a plus accès à la piscine, ni au sauna et au bain froid mais les responsables de l’hôtel nous ont quand même laissé un baby-foot, une table de ping-pong, un frigo et une télé pour suivre les matches ! On n’est pas obligé de rester cloîtrés dans nos chambres. C’est mieux que la prison !"
Derrière, le sourire que l’on devine à l’autre bout du fil, on ressent quand même un début de lassitude chez Benjamin, dont le frère cadet Romain est toujours professionnel en Starligue à Cesson-Rennes (où le benjamin Mathéo commence aussi à faire quelques apparitions en équipe première). "C’est vrai que devoir renoncer au Mondial a vraiment été dur à encaisser. Pendant toute la préparation, nos tests ont été négatifs et même encore le matin du 11 janvier, un test rapide n’avait rien révélé. Mais l’après-midi, on a refait un test PCR plus poussé et là...plus de la moitié des résultats sont revenus positifs ! Ce qui a vraiment surpris tout le monde car personne n’avait de symptômes sur le moment ! Ce n’est que le lendemain ou le surlendemain que des états grippaux ont commencé à se manifester chez certains, dont moi. On pensait pourtant avoir pris toutes les précautions: on mettait les masques, on se lavait les mains régulièrement... Mais ici, c’est un hôtel, on n’est pas dans une bulle complètement fermée comme la maison du handball a pu l’être pour les Bleus. Dans un premier temps, la fédération a quand même pensé envoyer une équipe réduite en Égypte mais les cas positifs étaient de plus en plus en nombreux et les risques élevés. Il a fallu se résoudre au forfait à la veille du départ."
Et voilà comment la Team USA invitée par la fédération internationale à participer au Mondial en raison de la Covid-19 (qui avait empêché la tenue du tournoi de qualification) a finalement dû y renoncer...pour la même raison. Laissant passer une chance historique.
Horizon J.O 2028 ?
"C’est vraiment dommage pour le développement du handball aux States, ça aurait pu être un déclic", regrette Benjamin arrivé chez l’Oncle Sam il y a cinq ans et désormais citoyen américain.
"On commençait à ressentir un peu d’engouement autour de nous, la chaîne ESPN aurait dû retransmettre nos matches. On espère maintenant avoir une nouvelle opportunité au Mondial 2023", explique le natif de Rouen qui évolue au New York Team Handball tout en habitant Miami où il exerce comme kinésithérapeute. Car impossible de vivre du handball aux États-Unis. "Le championnat national est à l’arrêt depuis un an en raison de la Covid-19. D’ordinaire, il se déroule en deux phases : la première sous forme de quatre ligues géographiques, puis une phase finale sur quatre jours avec les meilleures équipes de tout le pays. Dès mon arrivée sur le sol américain je me suis inscrit dans un club. C’est comme ça que j’ai entendu parler de la sélection. J’ai déposé ma candidature et j’ai été retenu !"
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Benjamin Briffe n’ose rêver de participer aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028 pour lesquels la team USA sera qualifiée d’office. "J’aurai 41 ans, ça fait quand même un peu loin encore et j’espère qu’entre temps, pour le développement du handball, une nouvelle génération aura pris le relais !" L’ancien pro en France espère surtout être rentré chez lui à Miami pour fêter son 34ème anniversaire le 1er février. "Pour la délégation, la quarantaine s’achève ce lundi mais moi, je dois attendre trois jours de plus pour rentrer aux États-Unis." En espérant que le test soit bien négatif.
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