Mondial de handball : Une compétition marathon attend les Bleues pour défendre leur titre
C’est quasiment au complet, avec dans ses rangs 11 championnes du monde en titre sur les 16 joueuses qui vont débuter ce Mondial 2019, qu’Olivier Krumbholz va composer. A huit mois des Jeux Olympiques, là encore au Japon, le sélectionneur de l’équipe de France a pourtant "laissé le choix aux joueuses de participer ou de ne pas participer à ce Mondial, pensant que deux compétitions dans l’année est très sollicitant". Une question vite classée par ses joueuses. "Il n’y a même pas eu de discussion car dans le fond il est difficile de se dire de faire l’impasse sur une compétition alors que l’on sort de deux titres. On est tellement sur une dynamique positive qu’il serait étrange de couper", expliquait Allison Pineau avant de s’envoler pour le Japon.
"On a mis tellement d’années à le reconquérir qu'on a envie de le défendre à 100%"
Partant de ce postulat, le sélectionneur des Bleues a pu démarrer sa préparation : "Je leur fais confiance à partir du moment où elles décident d’y aller toute ensemble, on y va pour performer avec un effectif qui a gagné les deux dernières compétitions." Fortes de leur titre de championnes d’Europe il y a un an en France, les Bleues veulent réaliser la passe de trois sacres en trois compétitions consécutives. "On est déjà qualifiées pour les Jeux, chose que l’on n’avait pas réussi à faire auparavant. Donc on va défendre notre titre et on sera l’équipe à abattre. On a mis tellement d’année à le reconquérir que l’on a de nouveau envie de le défendre à 100%", confiait déterminée la meilleure joueuse du monde 2009.
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Avec ce nouveau costume, les tenantes du titre ne se cachent pas à l’image de Grace Zaadi : "Ce statut ne me dérange pas car c’est la place qu’on a toujours rêvé d’avoir. Maintenant il faut qu’on assume, qu’on le défende. Ça va être beaucoup plus difficile que le précédent Mondial car on est encore plus analysées et scrutées. Tout le monde a envie que les Françaises chutent." Ce statut de favori, les Bleues l’ont déjà testé avec brio sur la scène continentale. "On a déjà eu la pression à gérer lors de l’Euro en France. On a réussi à répondre présente, précise Manon Houette. Mais pas dès le début malheureusement, on avait mal commencé avec le premier match et une défaite contre la Russie. La nouvelle formule ne nous permet pas le droit à l’erreur."
Car en effet, le format de ce Championnat du monde a changé et s’apparente comme un véritable marathon pour les 24 équipes engagées. "On enchaîne deux matches, un jour de repos, deux matches puis un dernier. Cinq matches sur une semaine c’est énorme et assez nouveau.", explique Pauline Coatanea pour ce qui est seulement du tour préliminaire. Calqué sur le Mondial des hommes l’année dernière, marqué par de nombreuses blessures à causes du rapprochement des rencontres, les joueuses disputeront trois matches supplémentaires lors du tour principal. En cas de qualification dans le dernier carré, elles joueront deux derniers matches soit un total de 10 matches en 15 jours pour aller au bout de la compétition.
Un format "délirant"
"Je trouve ça très extrême et pas adapté à notre sport comme à aucun autre sport collectif, regrette Manon Houette. Quand tu joues 60 minutes et qu’il y a de l’impact comme au hand, quand on pense que l’on est souvent comparé au rugby et qu’ils ont maximum un match par semaine, tu vois que là tu es dans un délire quand même." Une problématique que la Fédération Internationale de Handball (IHF) n’a guère envie de se soucier pour servir ses propres intérêts. "L’IHF n’a pas aimé les finalités du Mondial 2017 hommes en France, où l’Allemagne et le Danemark avait disparu. Et comme ils achètent les droits les plus chers, il faut qu’ils aillent jusqu’au bout", souligne Olivier Krumbholz.
Sportivement, ce format ne demande aucun faux pas et si l’équipe de France a touché les étoiles ces dernières années, elle a aussi le péché mignon de manquer son début de compétition. "On a souffert des deux défaites d’entrée : au Championnat du monde contre la Slovénie et encore plus au Championnat d’Europe contre la Russie car on ne voulait pas refaire l’erreur de l’année précédente, relève le sélectionneur. On doit franchir une étape par rapport à ça." Un cap nommé Corée du Sud (samedi 10h) et qui "inquiète" Estelle Nze Minko. "C’est une équipe qui joue souvent très très bien en début de compétition car elles ont un jeu basé sur une énorme dépense d’énergie. J’ai hâte de jouer ce match là et je suis très vigilante."
Les Bleus sont donc prévenues et Olivier Krumbholz n’a pas manqué de le rappeler: "Je crains le premier tour par rapport au niveau des équipes. On est vraiment tombé dans la poule la plus relevée et donc en toute humilité il y a deux équipes très fortes qui ne vont pas passer. La France peut sortir au premier tour, ceux qui ne le croient pas se trompent."
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