William Accambray, le retour de la force
Avec son catogan, sa courte barbe et son impressionnante masse physique, William Accambray pourrait passer pour un Jedi. Enfin, le trait est largement forcé, mais ce joueur a toujours été porté par la force. 1.94m pour 104kg, il n'a jamais été un frèle espoir. Fils de Jacques, lanceur de marteau qui avait participé aux JO de Munich et Montréal, la génétique lui a laissé la puissance pour héritage. Et sa première partie de saison en retrait à Paris lui a offert du temps pour soulever de la fonte. Cela se voit nettement. La carrure est encore plus impressionnante. L’envie omnisprésente : "C'est une bouffée d'air dans une saison qui sera longue et compliquée. C'est le moment bonus. C'est le moment de me remettre sous pression et de me réentraîner différemment." Pourtant, il sait que ses performances parmi les meilleurs du monde ne changeront rien à son sort : "Les choix du coach sont définis, et cela n'est pas par rapport au sportif. Ca ne changera rien à ma situation en club. Je prends ça comme un bonus. J’ai beaucoup de plaisir à participer à cette Coupe du monde."
De fait, le mot plaisir revient régulièrement dans sa bouche. L'annonce de sa présence dans le groupe des 16 pour ce Mondial ? C'était plus un moment de plaisir que du soulagement." Pour lui, mais pas seulement: "Ca fait aussi plaisir à tous les gens autour de moi, la famille et les amis qui sont au courant de ma situation en club, et que cela frustre." Et il ajoute: "Aujourd'hui, le seul objectif, la seule occasion de prendre du plaisir, c'est l'équipe de France. A chaque entraînement, j'ai pris du plaisir que ce soit en musculation, au physique ou au hand." Ancien héros des Experts, notamment sur le chemin du deuxième sacre olympique à Londres en 2012, William Accambray a été contraint de rater l'Euro, pour une grave blessure au genou. Puis, il a été laissé de côté sur les Jeux de Rio, en août dernier. Ce plaisir, il veut le démontrer à chaque minute.
""Frustration de n'avoir pas été aux JO"
C'est à ce prix qu'il redeviendra le joueur qui avait inscrit 7 des 23 buts de l'équipe de France contre l'Espagne en quarts de finale des JO-2012, pour une qualification acquise par un but d'écart. C'était alors son premier match du tournoi, lui qui occupait le poste de réserviste, jusqu'à la blessure de Guillaume Joli. Puis, en demi-finale, il avait encore débloqué les Bleus, avec 3 buts alors que la machine tricolore était grippée contre les Croates. Car depuis toujours, "Willi" est une force de la nature. Hier à Montpellier, aujourd'hui à Paris et demain ailleurs, sa puissance fait souvent des dégâts. Mais après la "frustration de n'avoir pas été aux Jeux Olympiques", après celle de ne pas jouer en club alors qu'il fait "ce qu'il faut à l'entraînement", Accambray a renoué avec le bonheur de jouer.
Néanmoins, il sait qu'il n'est plus un cadre du groupe, même s'il s'agit de son 4e championnat du monde. "Je ne suis pas au top car il faut avoir plus de temps de jeu derrière soi. Cela peut s’acquérir au fur et à mesure de la compétition. Aux entraînements, je monte en puissance d’instant en instant. Je me sens très bien", explique-t-il. Un but contre le Brésil, trois contre le Japon, maintenu sur le banc avant d'ajouter: "Sur les gros matches en général, je ne suis pratiquement jamais passé au travers. Je ne vois pas pourquoi cela se passerait autrement." Avec la qualification pour les 8e de finale en poche, et leur volonté de faire tourner l'effectif, les entraîneurs Didier Dinart et Guillaume Gille offriront peut-être à William Accambray la possibilité de montrer tout son talent, contre la Russie.
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