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Équipe de France de handball : Cédric Sorhaindo - Michaël Guigou, le chassé-croisé des capitaines

Longtemps porteur du brassard à Montpellier avant de le céder à Valentin Porte et de partir chez le voisin nîmois, Michaël Guigou est le nouveau capitaine de l’équipe de France, nommé par Guillaume Gille. Il aura pour mission de conduire les Bleus jusqu’aux JO de Tokyo. Cédric Sorhaindo voit quant à lui sa fin de carrière se préciser.
Article rédigé par Manu Roux
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Passage de témoin entre Cédric Sorhaindo (à droite) et Michaël Guigou (à gauche) pour la place de capitaine de l'équipe de france de handball

La scène est totalement surréaliste. Dans l’amphithéâtre vide de la Maison du handball de Créteil, Cédric Sorhaindo, 36 ans, transmet le brassard de capitaine de l’équipe de France au doyen Michaël Guigou, de deux ans son aîné, devant trois caméras qui retransmettent l’accolade sur les réseaux sociaux... Ainsi va la vie des Bleus en cette période de confinement 2. On sait donc qui sera inscrit comme capitaine sur la prochaine feuille de match, même si de match, cette semaine, il n’y en aura point. Les deux rencontres de qualification pour l’Euro 2022 initialement prévues contre la Belgique ce jeudi à Chambéry et dimanche en Grèce ont finalement été annulées en raison de la crise sanitaire.

Guigou : Toujours la flamme du capitaine

La mission assignée à Michaël Guigou semble être de courte durée et entourée d’un brouillard persistant: le Mondial égyptien en janvier, s’il est maintenu; les JO de Tokyo l’été prochain, si les Bleus décrochent leur billet lors du Tournoi de Qualification Olympique en mars 2021 à...Montpellier. Au départ, le virevoltant et emblématique ailier gauche avait prévu de prendre sa retraite internationale à l’issue des Jeux de 2020 si ceux-ci avaient eu lieu aux dates prévues (il s’était engagé avec Nîmes dans cette optique alors qu’un contrat de reconversion l’attendait à Montpellier dès 2019) mais le report de l’échéance olympique l’a incité à prolonger le plaisir d’un an en bleu. En conférence de presse hier, l’Expert de la première heure a d’ailleurs refusé de dire si cette nouvelle fonction allait l’encourager à faire encore un peu de rab’ avec une sélection qu’il fréquente depuis 2002 et même tout simplement comme handballeur puisque son contrat avec l’USAM Nîmes s’achève à la fin de la saison. "Ce n’est pas le sujet" balaie d’emblée "Mika", "même si on en discute du côté de Nîmes. Je préfère rester focus sur les deux prochaines échéances très importantes pour le handball français: performer au prochain Mondial et aller chercher la qualification pour les Jeux, si possible en prenant du plaisir, malgré mon âge."

Michaël Guigou a bien évidemment la tête et le brassard de l’emploi. Avec les Bleus, il a tout gagné et en plusieurs exemplaires (quadruple champion du monde, triple champion d’Europe, double champion olympique). Il fait même partie avec Nikola Karabatic et Luc Abalo (36 ans tous les deux) des derniers champions d’Europe de 2006 (premier titre remporté par la génération des Experts) toujours en activité. Et comme capitaine, le natif d’Apt (Vaucluse) avait parfaitement su mener Montpellier à une deuxième victoire en Ligue des champions en 2018.  "Il y a un sentiment d’urgence évidemment mais moins que si on avait dû se réunir en avril dernier pour préparer un TQO avec une énorme pression et un groupe encore meurtri par ce qui s’est passé pendant l’Euro 2020", explique le nouveau "capi" tricolore. "Je vais bien sûr m’inscrire dans la lignée des derniers capitaines de cette équipe en continuant à perpétuer les valeurs qui sont les siennes depuis plusieurs années maintenant. La mission n’est pas simple mais très motivante. Les responsabilités ne m’ont jamais fait peur et je préfère finir ma carrière de cette façon-là, avec un groupe qui veut se donner les moyens de faire de belles choses, comme j’ai pu le constater cette semaine."

  (PATRIK STOLLARZ / AFP)

Sorhaindo, en pente douce

L’un arrive aux responsabilités, même s’il est là depuis longtemps, et l’autre part...Enfin, pas tout à fait. Pas de retraite internationale annoncée officiellement hier par Cédric Sorhaindo l’ancien porteur du brassard mais presque... "Je vais être en retrait du rôle de leader à partir de maintenant" précise le colosse barcelonais, blessé mais tout de même présent jusqu’à ce jour à la Maison du handball. "Il y a un commencement et une fin. Pour moi, c’est le moment, mais je reste réserviste de la sélection, avec un nouveau rôle" poursuit "Tchouf" sans en dire beaucoup plus. "Je serai peut-être plus souvent à la maison à partir de maintenant..." On jurerait qu’il s’agit d’un adieu aux Bleus. Intronisé capitaine par Didier Dinart courant 2017 et encore marqué par les derniers échecs de la sélection, Cédric Sorhaindo savait que ses jours en bleu étaient comptés.

Souvent blessé ces derniers temps et de moins en moins utilisé par son club de Barcelone, "Tchouf" se savait menacé à son poste de pivot, particulièrement bien pourvu chez les Bleus (Ludovic Fàbregas, Luka Karabatic, Nicolas Tournat...). Sa participation aux prochaines échéances internationales ne semblait plus tenir qu’à un brassard, qu’il n’a désormais plus... Comme pour lever les derniers doutes concernant son avenir, la Fédération française de handball publiait sur les réseaux sociaux, sitôt la conférence de presse terminée, un clip à la gloire du désormais ex-capitaine des Bleus, de toutes les conquêtes  depuis 2009. Si ce n’est pas officiellement une retraite internationale, ça y ressemble quand même beaucoup.

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