Les Bleues en mode "Experts"
Du matin les Françaises ? Il le fallait car la plus belle affiche des quarts de finale était programmée à 11h45 à Sao Paulo. Barrée par la Russie aux JO 2008 et au Mondial 2009, les Bleues pouvaient prendre leur revanche. Sans surprise, le coach Russe avait opté pour une défense en 5-1 qui avait fait si mal aux Bleues contre le Brésil. De son côté, Krumbholz avait remis son 6-0 en place. Résultat, deux équipes à la peine dans le jeu placé et une avalanche de buts en contre-attaque. Les Russes utilisaient cette arme en premier (3-5, 7e). Les Bleues réagissaient avec un meilleur repli défensif et passaient un 4-0 (7-5 puis 10-8, 19e). De mieux en mieux dans son match, la France avait même la possibilité de creuser un petit écart sur une double exclusion temporaire russe. Malheureusement, ce 6 contre 4 mal était négocié. Des poteaux certes mais aussi des mauvais choix. Et aucun but à la clé. Le plus souvent devant, les Tricolores rentraient aux vestiaires avec un seul but d'avance (13-12).
Le match tenait toutes ses promesses entre la meilleure équipe du monde et l'outsider français. Le travail de sape de Pineau et consort payaient car le jeu russe commençait à s'effriter autour de la quarantième minute. 16-13, c'était le plus gros écart depuis le coup d'envoi. Survoltés, les Françaises refaisaient le coup de la Suède. Quel cur, à l'image de Kanto qui se faisait mal en s'arrachant pour marquer sur un renvoi (20-16, 44e). Il restait à conserver cet état d'esprit irréprochable jusqu'au bout et s'imposer comme au dernier tournoi de Paris. Avec ses quatre buts d'avance à l'entame du dernier quart d'heure, il y avait de quoi voir venir. Et avec une telle défense, dure et mobile, on avait une assurance tout risque. En attaque, Lacrabere faisait parler la poudre et empilait cinq buts en dix tentatives (24-19, 50e). Mais la Russie jetait ses dernières forces dans la rencontre. Dire qu'elle se voyait déjà championne et qualifiée pour les JO de Londres avant ce quart. A la faveur d'une infériorité numérique française, elle revenait à un petit but 24-23 (57e). Les Bleues ne tremblaient pas et Mendy libérait son équipe sur un ultime but. La route vers les JO s'éclaircit.
France - Russie 25-23
Danemark - Angola 28-23
Norvège-Croatie 30-25
Espagne bat Brésil 27 à 26
Olivier Krumbholz (entraîneur de l'équipe de France): "Je suis surtout très fier pour les joueuses. Ca fait 14 ans que je fais ce boulot, et je sais que quand une équipe gagne l'entraîneur est extraordinaire, et que quand elle perd il est critiqué de toutes parts. Ce qui m'importe c'est que je bénéficie de la confiance de tous à l'intérieur de la maison. Ce match nous apporte un peu de sérénité. Je pense juste à préparer la demi-finale et à faire ce que je peux pour aider cette équipe parce qu'elle est extraordinaire. Notre défense a été fantastique, notre gardienne également. Il y a beaucoup de différences avec l'équipe de 2003. Celle-ci est plus jeune, plus forte physiquement. Et il y a beaucoup plus de concurrence aujourd'hui, toutes les grandes nations sont présentes.
Nina Kamto (pivot de l'équipe de France): "Là on doit aller au bout, on ne peut pas s'arrêter avant la finale. C'est un truc de malades. Je ne sais pas quoi dire. C'est venu des tripes, c'est venu du coeur. On s'est battu comme des malades sur la fin. On a commencé à hésiter un peu, mais la préparation physique a encore fait son effet. Parce que ça fait plusieurs matches qu'on arrive à gagner grâce à notre condition physique. On les a senties piquer du nez et pour une fois c'est nous qui avons imposé notre rapport de force. D'habitude, ce sont elles qui nous impactent et pour une fois c'est nous qui avons été conquérantes en défense. Franchement c'est super."
Siraba Dembélé (ailière de l'équipe de France): "On a gagné sur notre défense. On les a pas laissé développer leur jeu. On a su être patientes en attaque en seconde période. On n'a pas jeté les balles comme en première mi-temps. On a bien géré."
Camille Ayglon (arrière de l'équipe de France): "C'est énorme. On a échoué tellement de fois devant cette équipe. Là on sentait qu'on se rapprochait, et on l'a fait. C'étaient les grandes favorites pour moi de ce Mondial, avec la Norvège qui les talonne de pas très loin. Quand on sort le favori, on n'a qu'une hâte, c'est de pouvoir jouer la demi-finale. On a faim de médaille et faim d'aller au bout de ce Mondial".
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