Les Bleues remportent leur première victoire
Tout est parti de la défense. Comme toujours, l'équipe de France a refait surface dans ce championnat d'Europe en haussant son niveau défensif et en parvenant à retrouver une certaine cohésion et une fluidité dans son jeu. Certes, le modeste adversaire slovène l'aidait fortement dans cette entreprise, manquant de taille et d'expérience, et il faudra attendre pour savoir si les Françaises sont encore malades ou en voie de guérison. Mais le signal est bien positif.
En se montrant solides, dynamiques, bien organisées, les filles d'Olivier Krumbholz ont facilité le travail de leur gardienne, Darleux, auteur de quelques parades qui ont donné confiance au collectif. Quelques contre-attaques bien menées, un rideau de fer dressé contre des Slovènes manquant d'imagination et souvent sanctionnées pour refus de jeu, et la France menait rapidement avec deux buts d'avance. Ce petit matelas restait intact, la France trouvant enfin des solutions offensives efficaces avec le pivot Nina Kanto, parvenant à se créer un petit espace vers le but, et l'arrière Mariama Signaté, profitant pleinement de son avantage de taille et de sa puissance. En limitant les rotations entre l'attaque et la défense en début de match, le sélectionneur donnait de la stabilité à un groupe semblant se trouver plus facilement que lors des premières sorties. L'opposition n'est peut-être pas étrangère à ce fait. Ayant débuté la rencontre sur le banc, Sophie Herbrecht venait apporter toute son expérience et sa technique pour organiser le jeu français, sans trouver pour autant une grande réussite aux tirs. L'écart s'agrandissait en toute fin de première période, après un nouveau refus de jeu subi par la Slovénie permettant à Signaté de remonter le ballon jusqu'au fond des filets (14-9) à deux minutes de la fin du premier acte. Et sur une dernière récupération tricolore, c'est Dembele qui concluait le contre pour donner six longueurs d'avance juste au buzzer (15-9).
Bien placée, la France retombait quelque peu dans ses travers, ce qui valait un joli coup de gueule de Krumbholz lors d'un temps-mort après cinq minutes de jeu en deuxième période. En cause, la défense revenait au niveau avec cette fois Leynaud dans le but, et les Bleues s'envolaient sur une nouvelle réalisation en force de Signaté (21-12, 40e). La différence était de plus en plus flagrante entre les deux formations, la défense slovène prenant l'eau de toute part, encaissant un terrible (7-0) en sept minutes, malgré deux buts tout faits mais ratés par Pineau. Encore une fois, les Tricolores pêchaient dans la finition, mal récurrent depuis le début de cette compétition. Heureusement, plus d'un quart-d'heure sans encaisser le moindre but compensait cette stérilité offensive, qui prenait fin à la 47e minute avec un but slovène (23-13). Deroin finissait elle aussi par décoincer la France (24-14) à la 49e minute en profitant d'une supériorité numérique. Le grand écart au score entraînait les Français dans un relâchement coupable mais sans grande répercussion, hormis de ne pas faire le plein de confiance en profitant de cette fin de match sans enjeu pour parfaire les combinaisons offensives. Le score final (29-19) permet à la France de rester en vie et de se qualifier pour le deuxième tour de l'Euro. C'était l'essentiel, même si ce 2e tour sera débuté avec zéro point au compteur comme l'Ukraine qu'elle affrontera lors du dernier match après avoir croisé les Pays-Bas (2pts) et la Suède (4pts), la Norvège (4pts) et la Hongrie (2pts) étant les deux autres équipes complétant ce groupe 2, mais que les Françaises n'affronteront pas.
Déclarations
Olivier Krumbholz, (entraîneur de l'équipe de France): "Ca avait une autre allure. On avait à coeur de rattraper l'opportunité qu'on n'avait pas su saisir contre la Hongrie. On a retrouvé une défense beaucoup plus mobile, plus entreprenante, on a bloqué les principaux problèmes qu'on pouvait rencontrer contre cette équipe. On a retrouvé de la performance individuelles au niveau de Mariama (Signaté) et Camille (Ayglon) qui ont été brillantes. On retombe dans nos péchés à partir de la 45e mais il y a tout lieu de se montrer satisfait. Mais tel qu'on joue là ça ne suffira pas pour faire un résultat au tour principal. Il faut encore élever le niveau."
Nina Kanto, (pivot de l'équipe de France): "Sur le score, c'est super. Dans le jeu, il y a du mieux. On a encore du travail à faire mais au moins on a redressé la tête. Il y a eu une réaction d'orgueil avec beaucoup d'envie. Il va falloir s'appuyer sur ça. On a perdu moins de ballons que d'habitude, le jeu a été plus fluide. Je crois qu'on commence à comprendre que c'est à travers le collectif que les individualités peuvent s'exprimer. C'était une bonne journée. Ca nous donne un peu d'oxygène pour remonter la pente. Il va falloir qu'on accélère un peu parce que ce qui nous attend ça va être du lourd. Tout le monde apporte sa pierre à l'édifice, c'est bien."
Camille Ayglon, (arrière de l'équipe de France): "Il y a un gros mieux. Il reste pas mal de trucs à faire parce que la Slovénie, ce n'est rien comparé à ce qui nous attend. On retrouve une défense qui a de l'initiative, on a fait en sorte que les neuf mètres soient la maison bleue. On sait que quand on est performante en défense, ça nous porte. Il y a une marge de progression énorme. C'est encourageant."
Résultats de la 3e journée du Tour Préliminaire
Groupe C
Suède - Pays-Bas 25-18
Allemagne - Ukraine 23-33
1. Suède 6 pts - qualifiée
2. Pays-Bas 2 pts -qualifiés-
3.Ukraine 2 pts -qualifiée
4.Allemagne 2 pts - émiminée
Groupe D
France - Slovénie 29-19
Norvège - Hongrie 34-13
1. Norvège 6 pts -qualifiée
2. Hongrie 4 pts - qualifiée
3. France 2 pts -qualifiée
4. Slovénie 0 pt - éliminée
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