Les Bleus au pied du mur
"On avait besoin d'un vrai coup de pied au cul", estime le capitaine Jérôme Fernandez, l'un des seuls à tenir son rang contre l'Espagne (sept buts) mais lucide sur l'insuffisance
collective. "Si on perd encore un point, on est morts", ajoute-t-il. Mathématiquement, la défaite de lundi ne remet pas en cause la qualification pour le tour principal. Pas plus d'ailleurs qu'un nouvel échec face aux Russes. En revanche, l'objectif minimum, la présence dans le dernier carré, ne s'accommodera pas d'une autre contre-performance. Depuis onze ans que Claude Onesta dirige l'équipe de France, elle n'avait jamais perdu son premier match d'une grande compétition. Les quatre trophées conquis à la suite depuis 2008 - Monde (deux fois), Europe et Jeux olympiques - ont dissipé la vigilance de l'encadrement. "A force de ne pas avoir peur, on n'entre pas dans l'action. Le potentiel reste fort mais on avance au ralenti. La responsabilisation des joueurs ne marche pas toujours. C'est la limite de la démocratie", analyse Claude Onesta.
"J'ai senti un vestiaire frustré. Les joueurs avaient triste mine mais en d'autres temps, l'ambiance aurait été volcanique", a-t-il regretté lors d'une conférence de presse mardi. Onesta sait aussi que la France a frôlé le hold-up en fin de match contre l'Espagne et peut retrouver sa force dès le prochain match, contre la Russie, qui a débuté par un nul face à la Hongrie (31-31). "Les Russes ne sont pas des rigolos. Ils seront très dangereux car ils ont beaucoup à prouver. Cette génération veut se montrer à la hauteur de la précédente qui était très forte dans les années 2000", prévient l'ailier gauche Michael Guigou. L'ossature russe est composée des joueurs de Tchekhov, l'un des acteurs majeurs de la Ligue des champions depuis plusieurs années. "On va secouer beaucoup de kilos en défense. C'est ce qu'on aime", assure Jérôme Fernandez.
Onesta pique ses cadres au vif
Amorphes lors des deux matches de préparation face à la Norvège la semaine passée, les "Experts" l'ont payé cher contre l'un des favoris. "Le rythme n'était pas assez élevé pendant toute la préparation. D'habitude, les joueurs se rentrent dedans à l'entraînement, pas cette fois. Ils étaient trop dans la réflexion, pas assez en mode match", estime le préparateur physique Alain Quintallet. La défense a été défaillante contre l'Espagne, à l'image du gardien Thierry Omeyer. Mais plutôt que de modifier son sept, le manager français mise sur le sentiment de révolte des titulaires. Il va s'appuyer sur Fernandez, Daniel Narcisse et Luc Abalo pour tirer l'équipe vers le haut contre la Russie et la Hongrie vendredi. Fait inhabituel, Claude Onesta n'a pas hésité à citer ses déceptions du jour: "Nikola Karabatic et Thierry Omeyer n'ont pas été à leur niveau. On a vu l'ombre de Xavier Barachet", dit-il. Surtout, il a critiqué l'investissement de l'arrière William Accambray, joueur-clé du sacre mondial en 2011. "Accambray n'est pas opérationnel dans sa tête. On ne vient en équipe de France avec son CV", a-t-il lâché.
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