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Ligue des champions : le PSG Handball à Cologne pour vaincre la malédiction

Habitué du Final 4 de la Ligue des champions, qu’il n’a jusqu’ici jamais remportée, le PSG handball tente à nouveau sa chance ce week-end à Cologne. Mais, pour espérer entrevoir la victoire finale, les champions de France devront d’abord venir à bout de Kielce, samedi en demi-finales.
Article rédigé par franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
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Dainis Kristopans en quarts de finale de Ligue des champions face à Kiel, dans la salle Pierre de Coubertin, le 17 mai 2023. (MATTHIEU MIRVILLE / AFP)

Rois de France, pour la dixième fois cette année, mais pas encore grands d’Europe. À l’instar de leurs encombrants voisins footballeurs, les handballeurs du PSG n’ont jusqu’ici jamais réussi à étendre leur royaume aux frontières du Vieux continent. Pas faute d’avoir essayé pourtant, avec plusieurs années durant, la meilleure équipe sur le papier et le plus gros budget. A Cologne, ce week-end, le capitaine Luka Karabatic et ses partenaires tenteront donc, pour leur sixième présence en demies lors des huit dernières éditions, de remporter la plus prestigieuse des compétitions. Il faudra d'abord battre, samedi 17 juin, les Polonais de Kielce en demi-finale. Mais la malédiction de la Ligue des champions, qui semble toucher toutes les sections du club parisien (foot, foot féminin et handball) pourrait encore frapper. 

Le Barça en favori

Alors, certes, à Cologne, "c’est rarement le favori qui gagne à la fin", comme on l’a souvent entendu ces dix dernières années. Mais, si l’adage s’est souvent vérifié lors des premières éditions du Final 4 (victoire de Hambourg en 2013, de Flensburg en 2014, du Vardar Skopje en 2017 et 2019 et…de Montpellier en 2018), cela semble beaucoup moins vrai depuis deux ans. Les Catalans du Barça, en 2021 et 2022, ont parfaitement tenu leur rang pour s’imposer à l’issue de ce marathon de deux matches en 24 heures. Doubles tenants du titre et recordmen des victoires dans l’épreuve (11 ligues des champions), les Barcelonais et leur quatuor tricolore (Fábregas, N’Guessan, Mem et Richardson) ont leur rond de serviette en Rhénanie-du-Nord (onzième participation, la cinquième d’affilée) et entendent bien se repaître et festoyer à nouveau dimanche soir.

Malgré la faiblesse relative du championnat espagnol, où il est depuis plusieurs années sans rival, le FC Barcelone, toujours invaincu en Europe cette saison, sait hausser son niveau de jeu chaque fois que l’hymne de la Ligue des champions retentit. Novice à Cologne, Magdebourg (déjà vainqueur à trois reprises de la Ligue des champions, mais qui participe à son premier final 4) ne semble pas suffisamment "outillé" pour lui barrer la route de la finale, même si le club allemand, qui jouera presqu’à domicile, a infligé au Barça sa seule défaite de la saison, en finale de la Coupe du monde des clubs en octobre dernier, à Dammam en Arabie Saoudite. Un succès prestigieux mais anecdotique. 

Le PSG jamais premier... ni dernier

La seconde demi-finale entre le PSG et Kielce s’annonce plus ouverte même si le favori reste le club polonais, finaliste en 2022 et déjà vainqueur de l’épreuve en 2016, année de la première participation du PSG. Pas de quoi rappeler de très bons souvenirs au capitaine Luka Karabatic et à ses coéquipiers de l’époque, parmi lesquels son frère Nikola, qui s’étaient inclinés en demi-finale (26-28) face à la formation entraînée, déjà, par Talant Dujshebaev.

En cinq participations, le club parisien n’est parvenu à atteindre qu’une seule fois la finale (perdue 23-24 face au Vardar Skopje en 2017), se faisant éconduire à quatre reprises en demies. Aussi étrange que cela puisse paraître, le PSG n’a jamais terminé premier…ni dernier du Final 4, assurant toujours, au minimum, la troisième place. "On a toujours eu cette réaction d’orgueil, cette envie de rebondir après un échec, même si l’objectif est de finir premiers", explique Luka Karabatic. "La quatrième place ne m’intéresse pas du tout", renchérit Luc Steins, élu MVP du championnat de France pour la troisième fois d’affilée. "On va tout faire pour battre Kielce et on verra par la suite."

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Luc Steins en amont du Final Four de Ligue des champions. . (Luc Steins en amont du Final Four de Ligue des champions. (Manu Roux / France Télévisions))

L’adversaire, Kielce, c’est un peu le cousin polonais du PSG. Comme les Parisiens, les joueurs de Talant Dujshebaev (parmi lesquels figurent les Français Tournat, Nahi et Kounkoud) ont terminé la saison en boulet de canon, remportant un vingtième titre national, le douzième d’affilée. Les soucis financiers de la fin d’année dernière, qui avaient poussé le club polonais à se séparer de Nedim Remili début 2023 (transféré à Veszprém en Hongrie) semblent oubliés, et Kielce aura son mot à dire dans ce Final 4.

L'énigme Prandi 

Mais le PSG semble en mesure de briguer lui aussi une place en finale. Depuis la claque reçue face à Montpellier en demi-finale de Coupe de France début avril, les Parisiens sont devenus irrésistibles et ont remporté tous leurs matches. Portés par un excellent duo de gardiens (Green-Palicka), une défense de fer et des individualités en pleine forme sur la base arrière (Steins, Kristopans), les joueurs de la capitale n’ont, sur le papier, rien à envier à leurs adversaires. Sauf au poste d’arrière gauche. Au forfait de Nikola Karabatic (phlébite) est venue s’ajouter la blessure d’Elohim Prandi en fin de match contre Nantes en championnat (double fracture de la main gauche). Même si la main droite, celle de tir, a été épargnée, l’ancien Nîmois pourra-t-il rentrer dans les rotations ce week-end ? "On se prépare à faire sans lui. Comme ça, s’il peut jouer, ce sera la surprise. En tout cas, on sent qu’il a envie de nous aider" confiait, sans en dire plus, l’entraîneur Raúl González mardi lors du point-presse au stade Pierre-de-Coubertin.

La présence, ou l’absence, de Prandi dans les rotations changerait forcément la donne côté PSG, si celui-ci devait s’en remettre au seul talent, très inconstant, de Petar Nenadic à ce poste stratégique. 

L'ailier du PSG Mathieu Grébille. (MANU ROUX / FRANCE TELEVISIONS)

"On s’attend vraiment à un match avec beaucoup d’intensité physique et à un vrai combat en défense", détaille Luka Karabatic. "Après ce final 4, il n’y a plus rien, plus d’échéance donc il ne faut pas trop calculer et tout donner", abonde l’ailier gauche Mathieu Grébille. Poussé par une centaine de supporters ultras, l’outsider parisien va tenter de remporter la Ligue des champions, qui serait la première du PSG omnisports. En espérant que le favori barcelonais fera une petite pause cette année.

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