Ligue des champions : troisième qualification, rêve de grand chelem inédit... Les Messines face au défi du Final Four
Le jaune est décidément à l'honneur à l'approche de l'été, sans même attendre le départ du Tour de France. Outre la petite balle porte d'Auteuil en cette quinzaine de Roland-Garros, la fièvre jaune va se répandre à Budapest à l'occasion du Final four de la Ligue des Champions, samedi 1er et vendredi 2 juin. Pas moins de 600 supporters lorrains sont attendus ce week-end dans la capitale hongroise pour soutenir les Dragonnes de Metz, en quête d'un premier sacre européen, après s'être assurées du doublé coupe-championnat.
Une balle, deux matchs
Oubliés les sanglots et l'immense déception de la saison passée, nés de la défaite de sept buts à domicile face aux Hongroises de Ferencváros à l'issue d'un quart de finale retour cauchemardesque, rendant caduc leur succès de six buts du match aller. Cette fois, les joueuses d'Emmanuel Mayonnade n'ont pas tremblé pour rejoindre le Final four de Budapest, la grand-messe du handball féminin européen, pour la troisième fois de l'histoire du club lorrain.
"On a fini à la quatrième place en 2019, à la troisième il y a deux ans ; si l'on pouvait cette fois passer en finale et avoir l'assurance de terminer au moins deuxièmes, ce serait une vraie progression et la plus grande performance de l'histoire de Metz handball", glisse, avec une pointe de malice et entre deux rendez-vous à son cabinet, Thierry Weizman, président et médecin du club.
Championnes de France pour la 26e fois le week-end dernier, et victorieuses de leur 12e Coupe nationale une semaine auparavant, les Messines arrivent lancées. Elles sont bien décidées à réaliser un grand chelem inédit et à succéder au palmarès aux Norvégiennes de Kristiansand, lauréates des trois dernières éditions mais grandes absentes cette année. Pour y parvenir, il faudra gagner deux matchs en l'espace de 24 heures.
Les Messines épargnées lors du tirage des demies
C'est l'année ou jamais pour le meilleur club de hand féminin français. Il faut dire que le tirage au sort des demi-finales a plutôt bien fait les choses, opposant en ouverture (samedi 15 heures) les Hongroises de Györ d'Estelle Nze Minko, recordwomen des victoires dans l'épreuve (cinq titres), aux Danoises d'Esbjerg, emmenées par toute une cohorte d'internationales norvégiennes, parmi lesquelles Nora Mork et Henny Reistad, élue meilleure joueuse du monde 2023.
De son côté, Metz a hérité du club allemand de Bietigheim, invité surprise de ce Final four et novice à ce stade de la compétition. L'affiche de cette deuxième demi-finale (samedi, 18 heures) paraît, à première vue, plus déséquilibrée. Mais le statut de favori fait sourire l'entraîneur Emmanuel Mayonnade, arrivé en Lorraine fin 2015. "On disait aussi ça du PSG quand il a tiré le Borussia Dortmund en foot, on a vu la suite..." Avant d'ajouter: "Attention à Bietigheim qui, en play-off, a sorti Ikast, seul club à nous avoir battus deux fois cette saison".
Par ailleurs, l'expérience, dont pourraient se prévaloir les Messines, ne leur confère qu'un avantage très relatif. En effet, seules trois joueuses (cinq en comptant la gardienne Hatadou Sako et Emma Jacques blessées et absentes lors de l'édition 2019) étaient déjà sur le terrain il y a deux ans pour le dernier Final four disputé par Metz : les Françaises Chloé Valentini, Sarah Bouktit et la Danoise Louise Vinter Burgaard. "C'est vrai que beaucoup de filles de chez nous, même très expérimentées comme Alina Grijseels ou même Kristina Jorgensen, vont découvrir le Final four de la Ligue des champions cette année", reconnaît le technicien qui pourra tout de même s’appuyer sur l’ancienne capitaine de Györ, la Danoise Anne Mette Hansen (5 participations, 2 titres).
Györ, l'ogre hongrois
Malgré l'important renouvellement de l'effectif à chaque intersaison et son budget de 3,8 millions qui le classe assez loin des autres prétendants au titre, Metz continue de jouer, chaque année, les premiers rôles en France et en Europe. "C'est ce que j'appelle le miracle messin", explique Thierry Weizman le président. "Ces dernières années, on a vu partir Grâce Zaadi, les sœurs Kanor, Bruna de Paula, entre autres, mais on est toujours là. Je serai inquiet le jour où Emmanuel Mayonnade s'en ira." Un départ pas encore d'actualité puisque l'entraîneur messin a prolongé son contrat d'un an, jusqu'en 2025.
La saison prochaine, il devra néanmoins se passer de Louise Vinter Burgaard mais aussi de Kristina Jorgensen et Hatadou Sako, en partance pour le club hongrois de Györ. Que Metz pourrait retrouver dimanche en finale (18 heures), ce qui constituerait un joli clin d'œil, tant le club lorrain aura contribué à renforcer le "Real Madrid du hand féminin" ces dernières saisons (Laura Glauser, Béatrice Edwige, Bruna De Paula...). "Györ joue sa saison sur ce Final four, après avoir laissé échapper le championnat et la Coupe de Hongrie" prévient Emmanuel Mayonnade. Tout le contraire de Metz, dont les deux trophées mis dans le coffre lui permettent de se présenter sans pression à Budapest.
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