Ligue européenne de handball : 50 heures de car en quatre jours, l’incroyable périple des Blue Fox de Montpellier
Tout au long du week-end à Flensburg en Allemagne, le Montpellier handball (4e de la ligue européenne après sa défaite face à Göppingen 33-29 dimanche 28 mai) a pu compter sur le soutien de ses plus fidèles supporters, les Blue Fox, venus depuis l’Hérault en car, soit 3 200 kilomètres aller-retour au compteur.
En sport, il y a les supporters des stars et les stars des supporters. Les Blue Fox de Montpellier sont incontestablement dans la deuxième catégorie. On ne pouvait d’ailleurs pas les manquer, samedi, à leur descente d’un bus stické « Montpellier handball », habituellement utilisé par les joueurs du club, qui, eux, ont pris l’avion pour rallier le Nord de l’Allemagne.
Devant l’arena de Flensburg, les 70 membres de la délégation de supporters, partis de l’Hérault la veille au matin, peuvent enfin souffler après un trajet de 25 heures, incluant une pause-ravitaillement près de Strasbourg. "Et encore ce n’est pas notre plus long déplacement", sourit Gérard Didier, 69 ans, le président. "On est déjà allé à Kolding au Danemark et il faut rajouter une heure de trajet en plus." Kolding mais aussi Cologne, Veszprém, Porto… Depuis 1997, les Blue Fox sont devenus les spécialistes des déplacements au long cours. La plupart du temps en bus. "Au total, on a dû faire plus de trois fois le tour de la planète, en cumulé", ajoute Gégé.
À peine le temps de s’hydrater au houblon et la joyeuse délégation prend place dans les tribunes de l’Arena, avec tambours et trompettes, pour la demi-finale face au Füchse Berlin. Il y a là des fonctionnaires, un cuisinier, la maman de l’entraîneur du MHB Patrice Canayer et pas mal de retraités. "Et encore, moins qu’il y a quelques années, le bureau du club s’est un peu rajeuni", sourit Bruno, 58 ans, membre des Blue Fox depuis 2011.
Des liens d’amitié avec les joueurs
En commun, la passion du handball et du MHB. "Je venais souvent voir des matchs au palais des sports René Bougnol et, à chaque fois, je me retrouvais face à la tribune des Blue Fox, se souvient Bernard, 74 ans, ancien ingénieur dans l’aérospatiale. Je trouvais l’ambiance géniale de loin, j’aimais bien ce qu’ils véhiculaient et je suis allé m’inscrire. Et ma femme a suivi !" Depuis, Bernard et son épouse se sont liés d’amitié avec bon nombre des joueurs, dont l’Argentin Diego Simonet. "Il nous considère un peu comme sa famille française. Un été, on a voulu partir en voyage en Argentine. Ses parents nous ont reçus chez eux et se sont occupés de nous sur place !" Chez les Blue Fox, une incroyable proximité existe avec les joueurs du MHB. Considérés la plupart du temps comme des membres de la famille, ils viennent partager un verre et quelques produits régionaux d’Occitanie à l’occasion de pique-niques improvisés sur le parking après les matchs.
Samedi, à Flensburg, deux d’entre eux, Hugo Descat et Diego Simonet, blessés et forfaits pour la compétition, sont d’ailleurs là pour accueillir la délégation, dès la descente du bus. Tout comme le président du Montpellier handball, Julien Deljarry. "Ils sont vraiment incroyables", lâche ce dernier, admiratif, en désignant les Blue Fox.
Pour les remercier, il a même décidé que le club leur paierait les billets pour la prochaine finale de Coupe de France face à Nantes, le 10 juin prochain à Bercy. Un beau geste de la part du Montpellier handball. Car les déplacements ont un coût. Pour venir à Flensburg, chaque Blue Fox a dû débourser 200 euros. "Et encore, on s’en sort bien parce qu’il y en avait pour 125 euros de places par personne", explique Gérard Didier. Malgré la déception de la défaite de leur équipe en demi-finale face au Füchse Berlin, les Blue Fox reprendront la route lundi matin. Arrivée prévue à Montpellier le lendemain, après de nouveau 25 heures de bus et 1 600 kilomètres parcourus. Passées les bornes, la passion des Blue Fox n’a jamais eu de limites.
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