ENTRETIEN. Luc Abalo : "Le Japon, le pays avec le plus gros potentiel de développement du handball"
L'ailier droit de l'équipe de France Luc Abalo va découvrir le Japon, une expérience "exotique" dont il attend beaucoup.
"J'ai envie de découvrir plein de nouvelles choses", a expliqué dans un entretien l'ailier droit Luc Abalo qui, à 37 ans, s'est lancé un nouveau défi dans le club japonais du Zeekstar Tokyo, après de riches expériences en équipe de France et dans des clubs européens.
Pourquoi le Japon ?
Luc Abalo : J'avais programmé ça depuis un moment, mais sans connaître véritablement mon futur. Je m'étais dit que le jour où je ne jouerais plus en équipe de France, et plus non plus dans un gros club, je sortirais de l'Europe. Pourquoi ? Parce qu'en Europe on joue toujours contre les mêmes équipes et les mêmes joueurs. Et quand tu sors de l'Europe, le Japon c'est le pays où il se passe le plus de choses, avec le plus gros potentiel de développement de notre sport. Le pays m'attire, j'ai envie de voir comment ça se passe là-bas.
Je peux jouer jusqu'à 40 ans si je veux
Luc Abalo
Après avoir tout gagné en triple avec les Bleus, JO, Euro et Mondial, et de nombreux trophées en club dont la Ligue des champions, avez-vous envisagé d'arrêter ?
Je sens que je peux jouer jusqu'à 40 ans si je veux. Aujourd'hui, j'ai juste envie de découvrir plein de nouvelles choses. Je n'aime pas le confort et quand je sors d'une situation d'inconfort je suis super fier de moi. Donc j'ai envie de continuer à être dans une situation d'inconfort, tout en étant avec des gens cools et bienveillants. Le Japon, je le prends comme un défi. J'ai envie d'apprendre la langue, il y a plein de choses à développer aussi au niveau professionnel (en dehors du sport). J'adore l'art, la mode, j'ai monté ma marque de vêtements... Pourquoi pas développer des choses là-bas. Mais si je reste ici à Paris, alors que je sens que je peux jouer encore un an, et que j'ai cette opportunité d'aller au Japon, ce serait dommage de la refuser.
Quel genre de club est le Zeekstar Tokyo ?
C'est un club qui fait partie des meilleurs (2e au classement après 3 journées actuellement, 7e sur 11 en fin de saison passée, NDLR) et qui a le potentiel pour gagner le championnat. Mais ce n'est pas non plus une équipe qui écrase toutes les autres. Cela reste serré. C'est très bien, c'est ce que veux.
Comment avez-vous noué le contact avec eux ?
Par l'intermédiaire de Rémi Feutrier (franco-japonais, ancien joueur de Chambéry et Chartres) qui joue là-bas. On a des amis en commun. J'ai juste lancé l'info en disant que j'aimerais bien venir. Il a appelé son club. Les dirigeants ont dit qu'ils étaient OK et ont appelé mon agent. Rémi a été super !
La saison passée, vous aviez déjà découvert un autre championnat avec Elverum en Norvège mais des raisons administratives liées au contexte sanitaire avaient compliqué les choses...
J'étais justement dans une situation d'inconfort. On a joué la Ligue des champions contre des grosses équipes. C'est la première fois de ma vie (en C1) que je jouais dans un club qui n'était pas favori. On a eu des problèmes à cause du Covid, etc. (Durant la deuxième moitié de saison) je ne pouvais pas retourner en Norvège pour m'entraîner avec eux. J'allais retrouver l'équipe la veille du match quand elle jouait à l'extérieur. Quand tu sors de là, tu es fier de toi parce que tu sais les sacrifices tu as fait et les difficultés qu'il y avait. Ce sont des défis !
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