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Mondial de handball : roucoulette, chabala et kung-fu, devenez incollable sur les techniques des pros (avec des gifs)

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Luc Abalo, ailier de l'équipe de France, lors du match France-Qatar aux Jeux de Rio, le 9 août 2016. (BEN CURTIS/AP/SIPA / AP)

Quand vous aurez fini de lire cet article, la phrase "oh là là, Karabatic remise pour Guigou qui tente un chabala et inscrit un nouveau but pour les Experts" vous paraîtra limpide.

Le handball est un sport qui se joue à sept contre sept, et à la fin, c'est en général la France qui gagne. Si vous avez envie d'approfondir vos connaissances à l'occasion de ce Mondial, lisez donc notre petit lexique en gifs des beaux gestes pour marquer un but. 

Le chabala

En quoi ça consiste ? Vous arrivez face au gardien, vous feintez un tir puissant vers le bas, ce qui le pousse à baisser les bras, et en fait vous glissez un petit lob façon feuille morte au-dessus de sa tête.


D'où ça vient ?
Michaël Guigou, tireur de penalties émérite de l'équipe de France, a répondu par cette pirouette le jour où un journaliste lui a posé la question : "Le nom vient de Jean-Michel Chabala... En fait, non." Plus sérieusement, il semble que le Polonais Daniel Waszkiewicz a inventé le geste dans les années 1980. Mais pourquoi ce nom de "chabala" ? Mystère et boule de gomme.

Et c'est fréquent ? Vous en verrez beaucoup. C'est l'une des feintes les plus utilisées par les joueurs, quel que soit leur poste. "Le chabala, je pense qu'il y a 90% des jeunes qui savent le faire. Avant, il y en avait 2-3 qui savaient le faire au niveau international", estime Michaël Guigou dans So Foot.

Le kung-fu

En quoi ça consiste ? C'est le cousin du alley-oop au basket. Passe aérienne devant la zone, un attaquant s'empare du ballon et déclenche son tir, alors qu'il est toujours en l'air. Redoutablement efficace.


Et parfois, comme ici en Allemagne, on peut en enchaîner plusieurs à la suite, pour un effet esthétique garanti.

D'où ça vient ?
Le nom asiatique traduit bien le fait que ce sont des équipes comme la Corée du Sud qui l'ont popularisé dans les années 1980. Mais le concepteur du geste est... allemand. Bernhard Kempa, 96 ans, l'a inventé dans les années 1950, à l'époque où le handball se jouait encore à 11 contre 11 en extérieur. D'où le fait qu'outre-Rhin, on parle de Kempa-trick. Le sélectionneur allemand Heiner Brand ne tarit pas d'éloges sur lui dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung : "Quel joueur peut se vanter d'avoir donné son nom à un geste ? Son nom restera gravé dans l'histoire du handball". De fait, comme Jean-Michel Chabala n'existe pas...

Et c'est fréquent ? Vous en verrez souvent. C'est un bon moyen de surprendre des défenses regroupées.

La roucoulette

En quoi ça consiste ? Le joueur arrive sur le côté de la zone, fixe le gardien et envoie un tir avec un fort effet, qui semble fuir le cadre avant de s'y engouffrer. 

D'où ça vient ? D'après les médias allemands, c'est le joueur soviétique Alexander Karschakewitsch qui a mis au point ce geste nécessitant d'avoir un poignet assez souple, et son homologue allemand Jochen Fraatz qui l'a perfectionné tout au long des années 1980. Dans l'Hexagone, Jackson Richardson, dont c'était le péché mignon, a fait beaucoup pour populariser le geste. 


Et c'est fréquent ?
Vous en verrez quelques-unes ! Comme le petit pont au foot ou le "cad-deb" (cadrage-débordement) au rugby, c'est le geste qui fait se lever les foules. "Quand on fait ce genre de geste, on sent les décibels monter dans la salle", confiait Luc Abalo, pas maladroit dans l'exercice, à 20minutes.fr.

Le tir dans le dos

En quoi ça consiste ? Vous faites passer le ballon dans votre dos, et vous décochez un tir avec le bras opposé pour surprendre le gardien.

D'où ça vient ? Pas de copyright pour ce geste, souvent réalisé en catastrophe par un ailier déséquilibré, comme ici Luc Abalo.

Et c'est fréquent ? Vous n'en verrez presque pas. C'est un geste qu'on pratique à l'entraînement, pas en match, ou alors quand le score est scellé. Mais guettez quand même la star allemande du PSG Uwe Genscheimer, spécialiste de ce type de tir.

Le tir à la hanche

En quoi ça consiste ? Dans le handball, 95% des tirs viennent d'un joueur qui saute pour tenter de contourner la défense adverse. Les 5% restants, ce sont les tirs à la hanche, qui partent à mi-hauteur pour surprendre l'arrière-garde adverse.


D'où ça vient ?
Des années 1950 (encore !)

Et c'est fréquent ? Vous en verrez à dose homéopathique. Car tous les joueurs ne sont pas capables d'envoyer un missile dans cette position. Ce qui, dans les mots de Daniel Costantini, ancien sélectionneur des Bleus, donne : "Il faut une main d’orang-outan pour réussir ce geste !"

... et les gestes qui n'ont pas encore de nom

Le handball est un sport en constante évolution, et avec des défenses toujours plus solides et des techniques d'attaque toujours plus décortiquées, un geste d'exception peut faire une sacrée différence. Prenez ce qu'arrive à faire le joueur espagnol José Mario Carrillo Gutierrez sur les penalties.

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