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Sorhaindo : "Le hand c'est ma stabilité"

Personnalité réservée et atypique, Cédric Sorhaindo, 26 ans, a su utiliser son sport pour surmonter sa timidité naturelle et "aider" l'équipe de France au Mondial de handball en Suède.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Quel saveur a ce match contre l'Espagne pour vous qui jouez à Barcelone?
"Ca me fait bizarre. J'ai des liens d'amitié avec beaucoup de joueurs dans cette équipe, il y en a que je côtoie tous les jours et là ils vont être les adversaires du jour. C'est particulier mais je défends les couleurs de mon maillot, de mon pays. Sur un terrain je n'ai pas d'amis."

Comment se passe votre intégration en Espagne?
"Super bien. J'avais beaucoup d'appréhension avant d'y aller, je me posais beaucoup de questions sur l'accueil que j'allais avoir. Ca s'est bien passé. J'avais l'impression d'avoir fait un mauvais début de saison mais mes coéquipiers et le staff m'ont dit qu'ils étaient super satisfaits de moi."

Que vous apporte cette première expérience à l'étranger?
"Je suis quelqu'un de timide et de réservé. J'ai essayé de changer lorsque je suis parti en Espagne mais au final je me suis rendu compte qu'on m'a choisi pour ce que j'étais. Je suis un joueur de l'ombre et ça me va bien. Etre sous les feux des projecteurs, ce n'est pas pour moi. J'ai du mal à m'extérioriser. Sur un terrain, je suis moi. Le hand c'est ma stabilité."

Quelle importance tient l'équipe de France dans votre cheminement?
"Elle m'apporte énormément. Je n'ai pas une carrière comme les autres, j'ai une carrière à ma façon. A un certain moment je faisais des complexes. Côtoyer les joueurs de l'équipe nationale m'a aidé à avoir confiance en moi. C'est un travail qui ne s'est pas fait sur trois ou quatre mois mais sur cinq ans. Aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir passé un cap."

Le retour de Bertrand Gille signifie que vous jouez moins. Est-ce un frein à votre progression?
"Il faut être objectif. J'ai été N.1 ces deux dernières années parce que Bertrand était blessé. J'ai pu prouver au groupe qu'on pouvait compter sur moi. Mais ce n'était qu'un CDD. Car si Bertrand avait été là, je n'aurais pas joué autant. Maintenant il est de retour et c'est lui le N.1. Quand on me demande de rentrer, je dois faire le maximum pour que le niveau ne baisse pas."

Mais l'avenir de l'équipe de France passe par vous?
"Chaque passage en sélection m'a permis de me retrouver, de gagner en confiance, d'être meilleur. Mon objectif est de durer, de toujours avoir un niveau de jeu qui me permette d'aider. L'idée de pénaliser l'équipe, c'est ma plus grande peur mais aussi ma plus grande force."

C'est ce qui vous pousse à vous surpasser?
"J'en ai discuté avec Jackson (Richardson) qui peut être un bon conseiller par moments. Il m'a dit que dans la vie, les médailles et les coupes, c'est bien. Mais ce qui prime ce sont les aventures humaines. Mon ambition n'est pas forcément de gagner tout ce qu'il y a à gagner. Ce sport véhicule des valeurs. Je me suis toujours basé là-dessus. Je ne suis pas arrivé en me disant que j'étais le meilleur. Il y a eu des gens qui ont fait le travail au préalable et je me dois de respecter ce travail, ne pas tricher envers mes coéquipiers et ne pas me mentir à moi-même."

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