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Victoire des handballeuses françaises au JO 2021 : "C'est un moment gigantesque", salue le président de la fédération française

"Elles sont pros, elles sont déterminées. Mais au-delà de tout, il y a cet amour du maillot bleu", applaudit Philippe Bana après ce premier titre olympique historique pour les handablleuses tricolores.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La fierté des handballeuses françaises, médaillées d'or à Tokyo, le 8 août 2021. (FRANCK FIFE / AFP)

Les handballeuses françaises ont remporté dimanche 8 août une médaille d'or historique à Tokyo, au lendemain de la victoire des Français"C'est un moment gigantesque", a réagi Philippe Bana, président de la fédération française de handball sur franceinfo. "On a battu les Russes sur un jeu d'échecs d'Olivier Krumbholz", un coach qui a vieilli comme "un très grand vin", juge-t-il, tandis que les "formidables" joueuses n'ont "jamais arrêté de jouer à 120 %" dans ce tournoi olympique.

franceinfo : Après deux titres olympiques, chez les filles et chez les garçons, on imagine que vous vivez de folles émotions ?

Oui de l'émotion, ces moments d'émotions créés par l'humain, créés par la bagarre commune. Il faut souligner cet espèce de gigantesque train de performances durable qu'a installé la fédération de handball, toujours recommencer l'histoire, ne jamais s'avouer battu. On a eu deux années très difficiles pour le handball féminin et pour le handball masculin, des reconstructions, des souffrances, des blessés. Arriver à cet endroit-là, c'est cette espèce de magie que sont capables de faire tous les sports collectifs et qu'est capable de faire le handball à très haut niveau. C'est un moment gigantesque !

Les Françaises ont maîtrisé cette finale comme elles avaient maîtrisé leur demi-finale, on peut parler de domination dans ce tournoi olympique ?

Un tournoi, c'est une pièce qui se recrée à chaque fois. Vous créez l'énergie, il y a une espèce de flamme qui s'allume entre les gens qui se mettent d'accord, qui se tapent dans la main.

"Au milieu des Jeux olympiques, elles sont allées chercher une espèce de sur-énergie, elles n'ont jamais arrêté de jouer à 120 %."  

Philippe Bana, président de la fédération française de handball

à franceinfo

Elles se sont dit des tas de choses pour se dépasser, aller plus loin, surfer plus haut, jouer pour celles qui ne jouent pas, donner le meilleur d'elle-même. Elles ont su faire déjouer les Russes, avec un gros staff qui est capable d'analyser, de composer, décomposer, et dire quelles sont les solutions pour battre les Russes. On a battu les Russes aussi sur un jeu d'échecs d'Olivier Krumbholz.

L'entraîneur Olivier Krumbholz, qui avait été champion du monde avec cette équipe de France en 2003 déjà, avant un passage à vide, avait été écarté des Bleues avant de revenir en 2016. Ce titre olympique c'est aussi le succès de cet homme ?

Oui, les grands hommes comme les grands coachs, comme les bons vins, il faut les faire durer. Ce type-là est un bon vin, un très grand vin. Il est parti à un moment donné, parce qu'au handball on se dit toujours la vérité, quand on est à côté on est à côté. Puis il est revenu avec un système de management, il s'est remis en question en totalité, ça aussi c'est la marque Krumbholz. Il a adopté un mode collaboratif, travaillé avec les joueuses pour inventer ensemble, comme Guillaume Gille a su le faire juste avant lui. Il est capable toujours d'avoir cette obsession du détail qui fait qu'à chaque moment on va réussir. On sait que le diable est dans les détails et on va tuer le diable.

Comment qualifier ces handballeuses, c'est une équipe qui est unique ?

C'est une forme de famille, de gens qui se disent la vérité, se regardent dans la glace, sont capables de s'analyser. Elles jouent dans les meilleurs championnats du monde, dont la Ligue Butagaz Energie en France, qui est devenue le meilleur championnat du monde. Elles sont pros, elles sont déterminées. Mais au-delà de tout, il y a cet amour du maillot bleu, ce symbole olympique que les garçons avaient déjà gagné et qu'elles voulaient gagner.

"Elles veulent une totale parité. On leur a donné tous les moyens."

Philippe Bana

à franceinfo

Elles sont enragées, combattantes, mais là, elles ont encore donné plus, beaucoup plus que l'on pouvait imaginer au départ. Elles ont donné le maximum d'elles-mêmes. Ce sont des femmes formidables tout simplement.

Est-ce que vous vous projetez sur les JO de Paris de 2024 avec l'idée de rééditer ce doublé français en handball ?

On ne pense pas forcément à long terme. On pense aux prochains Championnats du monde qui auront lieu dès le mois de décembre. On pense à faire cette rentrée où tous nos clubs doivent rejouer après tout ce temps de Covid. Après, c'est sûr qu'autour de moi, tout le monde parle de 2024. Mais on va déjà essayer de fêter, d'aider nos clubs à reprendre leur activité et après, on attaquera le Mondial. Step by step, my friend !

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