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Marie-Amélie Le Fur, la course est son "moteur"

Marie-Amélie Le Fur, médaille d'argent lors des derniers Jeux Paralympiques sur 100 m et en longueur, compte cette fois revenir en or, un rêve pour celle qui a toujours vécu la course comme un moteur et affiché sa volonté de progresser coûte que coûte.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
La sprinteuse tricolore Amélie Le Fur

Objectif or pour Marie-Amélie

Malgré sa discrétion et le sourire qui ne cesse  d'illuminer son visage, la jeune femme de 23 ans, amputée sous le genou gauche,  affiche une détermination sans faille. "Mon but, c'est de ramener au moins une médaille d'or", affirme celle qui  concourt sur le 100m, le 200m et la longueur. Pendant les semaines qui ont précédé les Jeux paralympiques, la jeune sportive, chargée de  communication chez EDF, a enchaîné les entraînements, jusqu'à neuf par semaine. Médaille d'argent à Pékin sur 100m et à la longueur, et privée de podium  sur 200 m après avoir été renversée par une concurrente, Marie-Amélie ne veut cette fois-ci pas laisser passer sa chance. Détentrice du titre mondial en 2011 sur 100m et 200m, et après avoir battu son propre record du monde à la longueur lors des championnats de France en juin dernier avec un bond à 5m43, la jeune Française fait figure de favorite.

Tout bascule à 15 ans

Pourtant, l'athlétisme, elle y est arrivée presque par hasard, à 6 ans. "Ma  soeur s'y est mise, elle ne voulait pas en faire toute seule, alors je l'ai suivie", explique-t-elle. Très vite, pourtant, Marie-Amélie enchaîne les victoires au niveau départemental, puis régional. En 2004, elle devient même championne de France en cross-pompiers. Mais quelques mois plus tard, alors qu'elle circule à scooter, la jeune fille de 15 ans est fauchée par une voiture et sérieusement blessée à la jambe.  "Au début, les médecins ont tout fait pour me faire garder ma jambe. Mais  cela voulait dire que je ne pourrais plus jamais courir, ni même marcher normalement", raconte la jeune femme.

Une "bourreau de travail"

Pour celle qui voulait devenir pompier professionnel, l'accident signe la  fin d'un rêve. Alors elle se tourne vers ce qui lui reste: la course.  Quand quelques jours après, on lui annonce qu'elle va devoir être amputée,  c'est "presque une bonne nouvelle", confesse-t-elle. "Je me suis dit que le sport, c'était à nouveau possible, c'est ça qui m'a aidée à me reconstruire. Courir a toujours été mon objectif, mon moteur". Quatre mois après l'accident, elle reprend l'entraînement avec une prothèse. Et dix mois après, c'est le retour à la compétition. Et à la victoire: en 2005, Marie-Amélie Le Fur  devient championne du monde sur 800  mètres, établissant même un nouveau record. Depuis, elle s'entraîne sans relâche pour améliorer ses performances, jusqu'à 18 heures par semaine en comptant la rééducation. "Je travaille beaucoup, mais ça en vaut la peine. Maintenant, il va falloir être forte mentalement" pour les Jeux, conclut-elle

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