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Heurts entre supporters polonais et russes

Environ 180 hooligans polonais et russes ont été interpellés et 10 personnes blessées légèrement lors d'accrochages mardi soir entre supporteurs des deux camps avant le début du match Pologne-Russie de l'Euro-2012. Ce match a posé aux autorités de Varsovie "le plus important problème de sécurité de son histoire", a déclaré le ministre polonais de l'Intérieur Jaceki Cichocki.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Canon à eau et gaz lacrymogènes

Parmi les 10 blessés légers figurent sept Polonais, deux Russes et un  Allemand, mais leurs jours ne sont pas en danger. La police a utilisé un canon à eau, des gaz lacrymogènes, des chiens, des  balles en caoutchouc et des bombes à poivre pour disperser des hooligans polonais et séparer les supporteurs des deux camps. Le résultat de la partie, qui a vu les deux équipes se séparer sur un match  nul (1-1), préservant ainsi les chances de la Pologne de se qualifier pour les  quarts de finale de la compétition a, semble-t-il, calmé les esprits, aucun incident majeur n'ayant été signalé après la rencontre.

Cris hostiles et jets de bouteilles

Dans le stade, l'ambiance était pourtant festive lors du coup d'envoi, les Russes ayant brièvement déployé une banderole géante représentant un chevalier en armure avec bouclier et épée, au-dessus de l'inscripion en anglais: "This is  Russia" (Ca c'est la Russie). Les supporteurs polonais, majoritaires dans le stade, ont agité des petits drapeaux aux couleurs du pays. Les supporteurs russes, quadrillés par un important dispositif policier,  sont arrivés au stade, en scandant "on est venu pour gagner" et "Russie,  Russie". Quelques dizaines de Polonais leur ont lancé un pétard avec des cris hostiles et les fans russes ont réagi en lançant des bouteilles.

6000 policiers, 12 000 Russes

Les patrouilles de police et les contrôles avaient été renforcés à  Varsovie, quelque 6.000 policiers ayant été prévus pour le maintien de l'ordre  pendant la durée du tournoi. Il s'agissait de repérer les personnes frappées d'interdiction de stade,  qui ne devaient "pas séjourner à Varsovie" le jour du match, a expliqué le  ministre de l'Intérieur Jacek Cichocki. Il a rappelé que la police avait identifié "la majorité" des supporteurs russes qui avaient attaqué à coups de poing et de pieds les bénévoles du service d'ordre dans le stade de Wroclaw, vendredi dernier, après le match Russie-République Tchèque.

Il a également annoncé des contrôles plus stricts à l'entrée du stade, destinés à prévenir l'introduction de fusées ou fumigènes, comme cela a été constaté sur quelques matches depuis le début de l'Euro-2012. Environ 12.000 supporteurs russes, selon les autorités polonaises, se  trouvaient mardi dans le stade et dans des zones de supporteurs en ville.

Une justice sévère

"Concernant nos hooligans, j'espère que le ministère public et en particulier les tribunaux seront sévères et que ces personnes subiront pleinement les conséquences de leurs actes", a dit Jacek Cichocki au cours d'une conférence de presse.   

Le ministre a précisé que les supporters russes actuellement en garde à vue seront jugés en comparution immédiate et qu'ils seront sans doute expulsés de Pologne et interdits d'entrée dans l'espace Schengen pour une durée de cinq ans.   

Concernant le dispositif policier mis en place, le ministre de l'intérieur a déclaré que "le nombre de policiers était approprié. Je pense que la police a bien fait son travail. "Je suis choquée et j'ai honte. Ce sont d'ordinaires hooligans qui n'ont  rien à voir avec les vrais supporteurs", a pour sa part déclaré la ministre des Sports Joanna Mucha devant la presse.

 

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