Stéphane Da Costa trace son chemin en KHL
De Moscou à Pékin en passant par Astana, Helsinki et Riga, Stéphane Da Costa arpente de long en large l’est du continent européen avec l’Avtomobilist Ekaterinbourg. Pas vraiment une découverte pour l’ancien pensionnaire du CSKA Moscou mais toujours un voyage dans des contrées parfois très reculées. C’est dans la capitale lettone, à quelques jours du All Star Game que nous l’avons joint. Ce match des étoiles, c’est un peu la cerise sur le gâteau pour Stéphane Da Costa qui retrouve enfin son vrai niveau après plusieurs saisons perturbées par des blessures.
"Ça fait trois saisons que je me blesse assez sérieusement et je voulais vraiment revenir et prouver aux gens et aux équipes de la Ligue que je peux être un joueur important", explique-t-il. Sans surprise, le joueur français s’épanouit loin de l’infirmerie. Il rend la confiance à une franchise peu clinquante mais qui a misé sur son talent et son expérience. Avec 20 buts et 20 passes, il est devenu l’un des maillons essentiels de l’équipe qui domine la Conférence Est.
Après un petit passage à vide début janvier, l’Avtomobilist Ekaterinbourg garde le cap vers la place de N.1 de la Conférence. "Notre équipe a commencé en fanfare et a un peu ralenti après. Les dernières semaines ont été difficiles mais ça fait partie d’une saison où il y a toujours un moment un peu creux", concède Da Costa qui "heureux d’aider l’équipe à faire son chemin et gagner".
Même si les stats comptent, son premier objectif n’est pas individuel mais collectif : Ekaterinburg n’a jamais passé le 1er tour en playoffs. Après seulement, il sera temps de rehausser les objectifs et de penser à une éventuelle place en finale de la Coupe Gagarine qui semble d’ores et déjà promise au CSKA Moscou, véritable épouvantail de la Ligue, "l’équipe à battre cette saison".
Jouer les premiers rôles et prendre du galon, Stéphane Da Costa en avait rêvé en NHL (47 matches entre 2010 et 2014, ndlr). A Ottawa, les Sénateurs ne lui en ont jamais laissé l’opportunité. "J’étais la plupart du temps sur une 4e ligne avec des joueurs bagarreurs et un temps entre 7 et 10 minutes par matches, raconte-t-il. Forcément, ça n’a pas trop fonctionné. Et puis j’avais 21-22 ans, je n’étais pas prêt." En KHL, dans la première ligue d’Europe, Da Costa s’est fait sa place et un nom.
"La KHL est plus tactique, dans un jeu défensif mais plus technique. Mais après la NHL c’est la NHL. Ils ont les meilleurs joueurs, les plus gros calibres." Si rien ne peut égaler la puissance des ligues nord-américaines, les Russes essayent de mettre les petits plats dans les grands. "La Russie est un pays d’hiver alors le hockey est le sport N.1. C’est culturel. Depuis 3-4 ans, le show est meilleur sur la glace et entre les périodes, confirme l’attaquant de l’équipe de France. Tout a progressé. Ils sont sur le bon chemin même si ça va prendre du temps. La société russe évolue et là-bas aussi il faut du spectacle en plus du hockey pour attirer les spectateurs."
La KHL à Paris ?
Une évolution qui fait saliver les fans de hockey français. Les dirigeants russes l’ont bien compris et ont dans leurs cartons plusieurs projets d’expansion jusqu’à Paris. A Kazan, une rencontre est prévue ce week-end en marge du All Star Game entre la KHL, des représentants de la Fédération française et de l’Accor Hotels Arena pour organiser dès la saison prochaine deux matches de saison régulière à Paris comme cela s’est déjà produit à Zurich et Vienne. "Ça serait énorme, une super expérience, reconnaît Da Costa. J’espère que ça concernera une de mes équipes."
Quant à développer une franchise, l’idée avance elle aussi. Et elle séduit le Français. "Ça me plairait d’avoir ça à Paris, ajoute-t-il. Il y a beaucoup plus de fans de hockey en région parisienne que ce que l’on pense. Si on arrive à monter une belle structure, jouer du beau hockey avec des stars et faire du show, ça peut marcher." De là à y signer, c’est encore assez loin mais Stéphane Da Costa, natif de Paris et qui a passé son enfance à Dammarie-lès-Lys, y réfléchira à deux fois.
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