Il ne fait pas bon être journaliste en Afrique du Sud
Des journalistes espagnols et portugais avaient déjà vécu un réveil plutôt mouvementé mercredi dernier. En effet, des hommes armés avaient fait irruption dans une résidence luxueuse au nord Johannesburg vers 4h du matin alors que les journalistes dormaient. Un des journalistes portugais sétait même vu pointé une arme sur la tête par lun des cambrioleurs. Visiblement choqué, Antonio Simoes, le braqué, sest montré plutôt remonté après ce guet-apens. « Cest ridicule, cest un manque de respect absolu pour les gens qui viennent ici pour travailler, pour montrer ce pays au monde entier », a déclaré le Portugais à Reuters. La FIFA a, semble-t-il, cherché à se décharger de lévénement en déclarant que lhôtel en question (le Nutbush Boma Lodge) navait pas reçu son agrément, ce qui expliquerait la déficience de sécurité à ses abords.
Ne voulant pas que la peur et la panique sinstallent, la police a réagit immédiatement. Ce jeudi, trois hommes, soupçonnés davoir commis le vol des journalistes ibériques, ont été arrêtés. « La police locale, des enquêteurs et des agents des services de renseignements ont joint leurs forces et suivi plusieurs indices, ce qui a conduit à larrestation de trois hommes dans la nuit du 9 au 10 juin », selon un communiqué. Les suspects vont comparaître en justice dans les 48h. Une partie des objets dérobés (argent liquide, passeports, appareils photos) ont été récupérés. Bheki Cele, chef de la police, a tenu à rassurer les journalistes et supporters venus en Afrique du Sud : « Je tiens à redire aux médias étrangers que la police de ce pays est déterminée à créer un événement sûr pour le Mondial de football ».
Pas sûr que cela suffise à redonner confiance aux journalistes. Dans un pays à la criminalité record (une cinquantaine dhomicides par jour), où près de 300.000 visiteurs étrangers sont attendus, la police aura sûrement fort à faire. Et pourtant, consciente de ce risque, lAfrique du Sud a investi 1,3 milliard de rands (environ 130.000 euros) pour renforcer son dispositif de sécurité. 44.000 agents supplémentaires ont été recrutés pour lévénement. 180.000 agents sont donc dépêchés actuellement.
Alors que le climat ne sétait toujours pas apaisé, un responsable de lambassade de Chine a rapporté ce jeudi que quatre journalistes chinois ont été victimes dun vol à main armée alors quils circulaient en voiture. Petite différence, lattaque est survenue en pleine journée. Les journalistes asiatiques, couvrant le rendez-vous mondialiste, et qui étaient à peine arrivés sur le sol sud-africain, ont été braqués alors quils étaient en voiture. Contraints de se garer sur le bord de la route, ils ont été dépouillés de quelques effets personnels (argent liquide, appareil photo). Heureusement, personne na été blessé. Lun des journalistes conseille dailleurs à ses collègues de la profession dêtre vigilants. « Quand vous sortez, faites attention, mettez tous vos objets de valeur dans le coffre et quoiquil arrive, nouvrez pas les fenêtres » a-t-il avoué. Pas très rassurant
Lun des responsables chinois de la Fédération asiatique de football, Zhang Jilong, présent à Johannesburg, a maintenu le même discours que ses compatriotes. « Je veux dire à tous les journalistes chinois venus en Afrique du Sud de faire très attention à la sécurité. La sécurité, cest le plus important » a lancé le responsable chinois.
A quelques heures du match douverture de cette Coupe du Monde, la sérénité ne semble pas être au rendez-vous en Afrique du Sud
José CEPEDA avec AFP
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.