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Information judiciaire ouverte autour du chantier du Grand stade de Lille

Le parquet de Lille a confirmé qu'une information judiciaire a été ouverte fin 2012 sur les conditions d'attribution du chantier du Grand stade de Lille au groupe de BTP Eiffage.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
 

Selon le quotidien Libération, une information judiciaire pour "faux" a été ouvert fin 2012 au parquet de Lille. Spécialiste des délits financiers, la juge d'instruction Fabienne Atzori a pris en charge le dossier. Toute cette procédure a pour origine un dépôt de plainte d'Eric Darques en avril 2012. Cet ancien élu de la ville de Lambersart, dans l'agglomération lilloise et militant de l'association Anticor (lutte contre la corruption et pour la transparence en politique), s'était interrogé sur l'attribution du chantier à Eiffage, malgré le surcoût de 108,5 millions d'euros par rapport à celui du consortium Norpac-Bouygues.

"L'enquête va permettre de faire toute la lumière sur ce marigot autour du Grand Stade de Lille", a indiqué à Libération l'avocat de M. Darques, Me Joseph Breham. Ce dernier veut savoir quelles raisons ont poussé les conseillers communautaires à opter pour le projet le plus onéreux, un choix qui serait alors supporter par les contribuables de l'agglomération lilloise. C'est en 2008, que le choix s'est fait, au moment où Pierre Mauroy est président de la communauté urbaine. Sur la table, se retrouvent deux projets. Le premier -plus sobre- est présenté par le consortium Norpac-Bouygues qui est chiffré à 332 millions d'euros. Le second, est bien plus ambitieux, mais aussi près de 30% plus cher. Eiffage propose en effet pour la coquette somme de 440 millions d'euros, un stade ultra-moderne doté de plus de 50 000 places.

A 0,1 point près...

Eric Darques pointe du doigt par ailleurs qu'à l'origine, les services techniques de la communauté urbaine avaient préféré le projet le moins onéreux, sachant que ce critère était parmi les plus importants de l'appel d'offres. C'est dans un deuxième rapport, datant du 1er février 2008, soit moins de dix jours après le premier, que le projet d'Eiffage prend l'ascendant sur celui de Bouygues. Des raisons esthétiques sont mises en avant pour expliquer ce choix.

En juillet 2008, deux élus UMP se sont procurés le fameux deuxième rapport, et ils constatent que la notation finale ne se joue à pas grand chose. Eiffage est en effet passé de 6,4 à 7,1 points, alors que Bouygues, n'a été réévalué que de 6,8 à 7 points... Lorsque le choix avait été officialisé, Pierre Mauroy avait indiqué que l'offre Eiffage "est supérieure, donc ça vaut la peine de passer du moins-disant au mieux disant". Mais il avait précisé en parlant de ses vice-présidents, qu'"Ils ont  choisi le mieux disant", comme pour se prémunir d'un éventuel problème à venir.

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