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Intersexualité : les règlements des compétitions féminines évoluent

La fédération internationale d'athlétisme a fait évoluer ses règlement d'éligibilité aux compétitions féminines pour tenter répondre à la question des athlètes hyperandrogènes.
Article rédigé par Hugo Monier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
Caster Semenya aux Mondiaux d'athlétisme de Berlin en 2009

La question agite le milieu de l'athlétisme depuis des années : comment gérer les athlètes hyperandrogènes, c'est-à-dire avec un taux de testostérone naturellement beaucoup plus élevé que la moyenne ? Le débat, qui tourne autour de l'avantage acquis par cette forte production de testostérone, revient sur le devant de la scène avec la publication d'un nouveau règlement par la fédération internationale d'athlétisme (IAAF)

Un règlement plus restrictif... mais plus resserré ! 

Jusque-là, ces athlètes "présentant des différences du développement sexuel" (DSD) devaient conserver un taux de testostérone en-dessous des 10 nanomoles/litre, notamment via des traitements hormonaux. Cette limite est descendue à 5 nmol/L mais limitée à certaines épreuves, dites "visées", où l'avantage d'un fort taux de testostérone est jugé le plus fort selon les études scientifiques de l'IAAF. Il s'agit des courses entre 400 et 1609 mètres, donc principalement le 400m, 400m haies, 800m, 1 500m et le mile (environ 1609 mètres). Si une athlète ne souhaite pas se plier à ce règlement, elle ne pourra participer qu'aux compétitions féminines nationales... et aux compétitions masculines au niveau international. 

La chirurgie à la trappe

Dans son rapport, l'IAAF précise que "les modifications anatomiques chirurgicales ne sont requises en aucune circonstance". Une référence aux opérations subies par certaines athlètes, une ablation partielle du clitoris et des gonades (des testicules internes ou externes chez les personnes intersexuelles). Ces procédures étaient parfois accusées d'être surtout une féminisation forcée de l'apparence. 

Semenya affectée 

Les catégories visées par l'IAAF affecteront forcément Caster Semenya, athlète DSD la plus renommée. Double championne olympique et triple championne du monde du 800m, elle s'aligne également sur 400m et 1500m. La Sud-Africaine a jusqu'au 1er novembre, date d'entrée en vigueur du nouveau règlement, pour se mettre en conformité. A moins qu'elle décide, comme l'Indienne Dutee Chand en 2015, de contester ces décisions devant le tribunal arbitral du sport (TAS). 

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