Italie : l'agression de Daisy Osakue n'est pas jugée comme raciste
Lundi, la diffusion de la photo du visage tuméfié de la discobole de 22 ans, qui a finalement obtenu vendredi le feu vert des médecins pour participer aux championnats d'Europe la semaine prochaine à Berlin, avait provoqué une avalanche de réactions indignées. Elle avait été touchée par un oeuf lancé depuis une voiture près de Turin. Ses agresseurs ont été retrouvés jeudi soir : trois jeunes de 19 ans, étudiants à l'école hôtelière et qui ont lancé des oeufs en direction d'autres personnes, au hasard.
"Pour salir les vêtements"
"On avait vu ça sur Facebook, Instagram. Lancer des œufs pour s'amuser. Pour salir les vêtements, pas pour faire mal. Le racisme n'a rien à voir là-dedans", a déclaré au quotidien La Stampa l'un d'eux, Federico De Pascali, fils d'un conseiller municipal du Parti démocrate (PD, centre gauche). "Maintenant j'attends des excuses", a déclaré Matteo Salvini, le patron de la Ligue et ministre de l'Intérieur accusé d'attiser la xénophobie. "Ils parlaient d'alerte au racisme et en fait c'était juste trois idiots, des fils à papa du PD".
Le ministre de la Famille, Lorenzo Fontana, lui aussi membre de la Ligue, est allé plus loin en réclamant l'abolition de la loi de 1993 pénalisant les discriminations et violences racistes ou la propagande fasciste, utilisée ces dernières années "par les mondialistes pour envelopper d'antifascisme leur racisme anti-italien". "Que les marionnettistes de la pensée unique se fassent une raison: leur grande duperie a été révélée", a-t-il ajouté sur sa page Facebook.
Pourtant, le malaise est réel dans le pays, où la presse a recensé une trentaine de cas de violences ou de tirs, dont deux mortels, contre des immigrés africains ou maghrébins depuis l'arrivée au pouvoir de la Ligue et du Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste) début juin.
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