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"J'ai pris conscience que le sport était un vrai besoin" : ils ont (re)découvert le sport grâce à la pandémie

La pandémie de coronavirus a eu des conséquences désastreuses dans de nombreux domaines, y compris dans le sport. Mais pour certains, cette crise inédite s'est révélée bénéfique, notamment dans la découverte ou la redécouverte de la pratique sportive.
Article rédigé par Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
De nombreux Français se sont équipés pour faire du sport à la maison (ici à Montreuil le 22 avril 2020) pendant le premier confinement. (REMI DECOSTER / HANS LUCAS)

Confinements successifs, couvre-feux sans fin... Depuis un an, la vie des Français est totalement bousculée. "Avec le télétravail pendant le premier confinement, j'étais constamment assise. J'ai rapidement senti le manque d’activité", confie Marie, enseignante dans la Nièvre. Comme elle, "38 % des Français ont diminué leur pratique sportive" pendant le premier confinement indique la part de pratiquants en 2020 est restée relativement stable : "65 % des Français de 15 ans et plus ont pratiqué au moins une activité sportive dans l’année écoulée". En 2018, ils étaient 66 %.  

Pour beaucoup, comme Marie, ce premier confinement a été une véritable prise de conscience des bienfaits de l’activité physique régulière. "Bien que je ne sois pas sportive, j'avais pourtant l'habitude de bouger beaucoup dans la journée. Alors je me suis mise à marcher tous les deux jours, autour de chez moi, après le travail", explique cette Nivernaise de 53 ans. Entre le besoin de s’occuper, de perdre du poids ou simplement de garder le moral, les raisons sont multiples à cette (re)découverte sportive.  

"J’avais besoin de m’occuper" 

Charline, praticienne spa vivant à Toulouse, n'a jamais vraiment pratiqué d’activité physique régulière. Pourtant depuis un an, cette jeune femme de 25 ans, programme dans son agenda quatre à cinq séances de sport par semaine. Un changement d’habitudes intervenu pendant le premier confinement alors qu’elle était au chômage partiel.

"J’avais besoin de m’occuper. Comme je ne suis pas très course à pied, je me suis dit pourquoi pas faire du sport à la maison", souligne-t-elle. La jeune femme s’est alors mise au renforcement musculaire, au "cardio" et au yoga. "Pendant le confinement, on pratiquait avec ma famille en visio. Aujourd’hui, comme tout le monde a repris le travail, j’ai opté pour des cours en ligne", explique Charline, qui s’est depuis équipée de tapis, poids et élastiques.  
 
Trouvant portes closes devant les salles de sport, les Français se sont rabattus sur les cours en ligne et individuels. "Beaucoup de gens ont pris du poids, sont toujours en télétravail et constatent qu’ils sont très sédentaires", note Romain Lala-Bouali, cofondateur de l'agence Just coaching. "À notre niveau, on a vraiment senti l’envie des gens de pratiquer."

Un relâchement total pour un électrochoc 

Pour Adrien, journaliste de 23 ans, le déclic a été justement sa prise de poids. Pourtant très sportif et actif depuis l’enfance, le jeune homme avait délaissé le sport par manque de temps pendant ses études supérieures. Le confinement a été la goutte d’eau de trop. "Pendant le premier confinement, je n'ai vraiment rien fait. J'ai beaucoup travaillé, joué aux jeux vidéo, et grignoté. Résultat, j’ai pris beaucoup de poids. Finalement, ce relâchement total a été un électrochoc. Dès le déconfinement, je me suis remis au sport, avec trois séances par semaine." 

Près de dix mois après ce déclic, Adrien a perdu 15 kilos et le sport a retrouvé une place primordiale dans son quotidien. "Sans mes séances de sport, je me sens beaucoup moins bien", constate celui qui alterne tous les deux jours les sorties vélo et la course à pied. Les confinements successifs et les couvre-feux lui ont finalement permis de transformer cette routine en habitude.  

Sport vecteur de santé 

La sédentarité des confinements a été révélatrice des bienfaits du sport pour la santé, tant physique que mentale. "Je constate aujourd’hui que je me sens plus forte au niveau de mon immunité, et je me sens mieux dans mon corps, qui est plus musclé et tonique. Et mentalement, aussi. Le sport me permet de me défouler", reconnaît la Toulousaine Charline. "Avant le confinement, je savais que les sports collectifs, vecteurs de lien social, faisait du bien mentalement. Mais aujourd’hui je me rends vraiment compte du bien que me procurent des sports individuels comme le vélo ou la course à pied. À chaque sortie, je me vide la tête", indique Adrien, ancien footballeur amateur. 

Ce phénomène a aussi touché les professionnels du milieu. Antoine, enseignant en activité physique adaptée au centre hospitalier d’Autun (Saône-et-Loire), s’est lui aussi remis au sport après un premier confinement totalement à l’arrêt. "Par mon travail, j'avais déjà conscience de l'importance de l'activité physique dans notre quotidien, mais le confinement me l'a démontré encore plus", explique celui qui pratiquait football et tennis régulièrement avant le confinement.

"Dès que j'ai repris le sport, j’ai senti que j'étais beaucoup plus en forme physique et mentale", poursuit l'Autunois de 25 ans. En revanche, "si je savais que l’activité physique avait un impact sur le mental, j’ai été surpris de savoir à quel point elle influait. J'ai pris conscience que le sport était un vrai besoin." Après cette expérience, tous se sont promis la même chose : "Plus jamais je n’arrêterais la pratique physique".  

*Enquête menée en collaboration avec le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC) 

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