Jacques Brunel, l’homme qui doit relancer le XV de France
La première qualité de Jacques Brunel ? Être un intime de Bernard Laporte. Ce statut ne lui épargnera pas de devoir rendre des comptes mais il pourrait bien lui accorder du crédit supplémentaire. Celui qui a manqué à Guy Novès, débarqué à mi-mandat, fait rarissime dans l’histoire du XV de France, seulement deux ans après sa nomination.
Un intime de Bernard Laporte
La relation entre Bernard Laporte et Jacques Brunel s’est nouée principalement entre 2001 et 2007 quand le premier était le sélectionneur du XV de France et le second son adjoint en charge des avant. "Je le connais pour avoir travaillé avec lui pendant six ans, a expliqué Laporte. Je connais son professionnalisme, son engagement, son côté fédérateur, son côté passionné autant par les hommes que par le jeu".
C'est à ce moment-là aussi qu'il a côtoyé Fabien Galthié, qui disait de lui en 2009 dans L'Equipe qu'il donne "beaucoup de confiance au joueur", et qui pourrait l'épauler en tant qu'adjoint en charge des lignes arrières. Précieux aux côtés du désormais Président de la Fédération française de rugby (FFR), Brunel était auparavant passé par Auch, Colomiers et Pau, remportant le Challenge européen avec les deux derniers clubs, après une carrière de joueur achevé dans les années 80. Avec Laporte, il a notamment mené le XV de France à quatre victoires dans le Tournoi des Six Nations avec deux Grands Chelems à la clé sans pouvoir porter les Bleus en finale de la Coupe du monde (deux éliminations en demi-finale et deux 4e place en 2003 et 2007). Au lendemain du Mondial raté à domicile, celui qui aura 64 ans en janvier prochain (trois semaines avant Guy Novès), avait rejoint Perpignan pour l’aventure la plus fructueuse de sa carrière de manager. En effet, dès sa deuxième saison (en 2009), Brunel a porté l’USAP des Maxime Mermoz, David Marty et autres Damien Chouly et Nicolas Mas (mais aussi Dan Carter, blessé dès la 16e journée) vers le titre de Champion de France qui échappait aux Catalans depuis plus de 50 ans.
Mais Jacques Brunel, c’est aussi de l’expérience aux manettes d’une équipe nationale, en l'occurrence l’Italie. Nommé en 2011 à la tête de la Squadra en remplacement du Sud-africain Nick Mallett, Brunel peut se targuer d’avoir battu la France lors de l’édition 2013 du Tournoi des Six nations (23-18). Les Italiens battront également l'Irlande pour ce qui reste leur meilleur Tournoi depuis dix ans. Son aventure italienne s’achèvera en 2016, date de la fin de son contrat. C’est peu dire que Brunel a laissé un joli souvenir de l’autre côté des Alpes. Il est d’ailleurs le sélectionneur avec le plus de matches disputés dans l’histoire du XV transalpin (50 pour 11 succès).
Le Tournoi débute dans moins de six semaines
"Partout où il est passé, il a quand même très bien réussi", lâchait le Président de Bordeaux-Bègles, Laurent Marti, il y a dix jours. Revenu en France, à l'UBB en 2016, le Gersois n’aura pas eu le temps de mener à bien son projet avec l’Union. Face à lui se présente un défi de taille : remettre le XV de France à sa place sur l’échiquier mondial, elle qui est retombée à la 9e du classement World Rugby juste devant les Fidji et le Japon. Surtout, Brunel va devoir travailler dans l’urgence. Le Tournoi des Six Nations, c’est quasiment demain puisque les Bleus affronteront l’Irlande le 3 février prochain. Pour sa première sortie, le nouveau sélectionneur de l’équipe de France dévoilera son groupe autour du 17 janvier. A peine trois semaines pour dessiner un groupe, c’est peu. Jacques Brunel aura en tout cas l’avantage de travailler et de communiquer avec sérénité avec le Président Laporte. Ce qui n’était pas vraiment le cas de Guy Novès.
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