Jacques Favre nouveau DTN de la natation française
Il y eut un temps où les nageurs marseillais et leur encadrement n'étaient pas les plus choyés de l'équipe de France. Il y eut un temps où Romain Barnier, l'entraîneur emblématique du Cercle des Nageurs de Marseille, n'était pas accueillié les bras ouverts en équipe de France lors des grandes compétitions. Depuis 2013, il est l'entraîneur en chef de l'équipe de France. Avec lui et Lionel Horter, alors Directeur technique national, la France est devenue pour la première fois reine mondiale du relais 4x100m à Barcelone en 2013, un an après avoir été sacrée championne olympique à Londres. Avec lui, Florent Manaudou est devenu le boss du sprint mondial. A Marseille, Camille Lacourt, Fabien Gilot, Frédérick Bousquet, Mehdy Metella, Giacomo Perez Dortona représentent les fers de lance de son savoir-faire.
Francis Luyce a décidé de poursuivre sur cette dynamique en nommant comme DTN Jacques Favre. Actuel président de la commission sportive natation et water-polo du CNM, ancien nageur de l'équipe de France (six sélections), à l'origine avec Barnier du Team marseille 2012 qui visait à entraîner un groupe de 18 nageurs pour l'échéance olympique, il représente un cadre du club marseillais. Les performances des nageurs des Bouches-du-Rhône plaident pour lui. Cela sera sans doute un atout puisqu'il aura en charge d'organiser la direction technique nationale mais aussi régionale, à la base du développement du sport dans l'Hexagone, qu'il soit de masse ou d'élite. Selon le communiqué de la FFN, Jacques Favre "est apparu comme ayant le parcours sportif, professionnel, et ainsi le profil qui apportent les meilleures garanties, à la fois pour sécuriser le fonctionnement actuel et les résultats attendus aux Jeux Olympiques de Rio, mais aussi pour insuffler des méthodes de travail, de développement et une mobilisation plus efficace de l'ensemble des cadres techniques placées auprès de la Fédération. Monsieur Jacques Favre porte un projet moderne et audacieux, en ce sens."
Marseille en impose
Mais la natation est un petit royaume en France, avec différentes chapelles, représentées par chaque grand club. Il y a Marseille (de Barnier), Mulhouse (de Horter), Nice (de Pellerin)... L'influence de chaque club dépend des performances de ses nageurs dans les grandes compétitions. Et pour attirer des têtes d'affiche, mieux vaut avoir de bons résultats. Mais si les sélections se font sur des critères limpides et objectifs (temps et places lors des championnats de France) connus de tous, les compositions des relais reposent sur les épaules du DTN, et du chef de l'équipe de France. Et avec un relais masculin champion olympique, champion du monde et champion d'Europe en titre, le 4X100 représente une belle vitrine. Deux personnes estampillées "Marseille" pour prendre ces décisions, cela peut faire grincer des dents.
Après la "révolution" Claude Fauquet, DTN de 2001 à 2008 qui a imposé des critères de sélections draconiens menant à l'émergence de la natation tricolore derrière Laure Manaudou ou Alain Bernard, après la continuité Christian Donzé, disparu en octobre 2012 après des JO de Londres très réussis, après la poursuite Lionel Horter, qui a démissionné en septembre 2014, Jacques Favre va récupérer un énorme poids sur ses épaules. A moins d'un an des Jeux Olympiques, il doit maintenir l'équipe de France au sommet de la natation européenne, et dans le Top 3 de la natation mondiale.
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